LE CHAPATI

Cette recette de chapati Africain est très simple à réaliser et bien détaillée .

Le pain chapati est beaucoup consommé en Afrique de L’Est.

Temps de préparation: 30 minutes

Temps de cuisson: 90 secondes pour chaque chapati

Ingrédients pour 5-6 chapatis :

  • 500g farine
  • 200 ml d’eau tiède ou selon le besoin
  • 3 cuillères à soupe d’huile
  • ½ cuillère à café de sel ou au gout
  • Facultatif : 1 cuillère à café de levure, du lait et des œufs.

La Recette de Chapati:

Étape 1: Dans un grand bol ajouter un peu d’eau et le sel. Remuer jusqu’à ce que le sel se dissoudre

Etape 2: Ajouter la farine dans l’eau salée et utiliser vos main pour bien mélanger. Puis ajouter l’huile et bien mélanger.

Étape 3: Verser petit à petit l’eau restante sur le mélange de farine tout en mélangeant jusqu’à ce que la pâte forme une boule et est bien mou.

Si la pâte colle trop a vos mains, ajouter un peu de farine ou si elle est trop sèche rajouter un peu d’eau.

Étape 4: Transférer la pâte sur votre comptoir de la cuisine et la pétrir pendant 10 minutes.

Votre mouvement doit être rapide et énergique. Lorsque vous aurez terminé votre pâte doit être lisse, souple et élastique si elle ne l’est pas, pétrir à nouveau.

Le pétrissage de la pâte est très important si vous ne voulez pas que le chapati ne devient très dur.

Étape 5: Verser une quantité généreuse d’huile végétale sur votre main et diviser la pâte en 5 petites boules. Puis couvrir avec une serviette et laissez-les reposer pendant 15 à 20 minutes.

Etape 6: Utiliser un rouleau à pâtisserie pour aplatir les boules de pâte en une forme ronde. Si la pâte colle au rouleau, saupoudrer la avec un peu de farine.

Étape 7: Faire chauffer une poêle à feu moyen et ajouter le chapati.

Attendez 45 secondes ou jusqu’à ce que vous voyez des bulles sur le dessus, puis retourner et cuire l’autre côté. Vous pouvez vous brosser les chapatis avec de l’huile végétale sur le dessus. Le temps de cuisson ne doit pas dépasser 2 minutes. Retirer du feu et faire de même pour les autres chapatis restant.

Lorsque c’est prêt, servez immédiatement avec du beurre, du formage ou des oeufs ou avec une soupe ou une sauce ou bien accompagner avec un chaï.

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LE CHAÏ, THÉ INDIEN AUX ÉPICES

LE CHAÏ, THÉ INDIEN AUX ÉPICES​

Ingrédients : 
 

– thé noir (Assam ou Darjeeling de préférence)
– lait
– épices (cannelle, cardamome, anis étoilé aussi appelé badiane, clou de girofle, gingembre)
– sucre

Préparation (pour 3 tasses):

Mettre de l’eau (50cl) dans une casserole et faire bouillir.
Lorsque l’eau est en ébullition, ajoutez le gingembre frais (pelé et découpé, 60 à 80 grammes) et la cannelle (3 à 4 bâtonnets). Laissez bouillir pendant 10 minutes.

Ensuite, toujours en laissant bouillir, ajouter la badiane (1 étoiles), les clous de girofle (3 ou 4) et la cardamome (ouverte mais entière, 4). Laissez bouillir pendant 5 bonnes minutes.

Vous pouvez ensuite y ajouter le thé noir en éteignant votre gaz/plaque. Laissez infuser 2 à 3 minutes.

La préparation est presque terminée. Filtrer la décoction obtenue et versez la dans chaque tasse pour arriver à des tasses remplies au 2/3. Complétez avec du lait bien chaud et ajoutez du sucre en fonction de votre goût.

Servir bien chaud!

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MANDAZI

Mandazi

Prép : 25 min /  Cuisson : 25 min / Total : 50 min
 
Les mandazi sont des beignets de noix de coco parfumés aux épices traditionnelles de la côte swahili, qui comprend la Tanzanie, le Mozambique et le Kenya.
 
Course: Dessert
Cuisine: Africain, Tanzanien, Végétarien

Servings: 8 personnes

Author: Vera Abitbol
 
INGRÉDIENTS
 
  • 500 g de farine
  • 120 ml de lait de coco
     
  • 1 œuf , légèrement battu
  • 1 cuillère à café de levure de boulanger déshydratée
  • 100 g de sucre
  • 100 ml d’eau tiède (variable en fonction de la farine utilisée)
  • 40 g de beurre doux (très mou)
  • 1 cuillère à café de cardamone, gingembre et cannelle mélangés
  • ½ cuillère à café de piment de Cayenne en poudre (facultatif)
  • Huile de friture
  • Sucre semoule (ou sucre glace), pour la couverture
INSTRUCTIONS
 
  1. Une heure avant la préparation, mettre tous les ingrédients à température ambiante.
  2. Mélanger la levure à 4 cuillères à soupe d’eau tiède (environ 33˚C). Réserver 5 minutes.
  3. Mélanger l’œuf battu, le lait de coco, le beurre et le sucre et bien battre.
  4. Mélanger la farine, le piment de Cayenne et les épices mélangées.
  5. Dans le bol du robot ou dans un grand pétrin, déposer le mélange farine et épices.
  6. Creuser un puits en son centre et y verser la levure.
  7. Incorporer progressivement le mélange lait de coco, beurre, œuf et sucre.
  8. Ajouter enfin l’eau tiède progressivement jusqu’à obtenir une pâte homogène, lisse et élastique.
  9. Dès lors que les ingrédients sont bien mélangés et que la pâte commence a se détacher des parois du bol, pétrir pendant environ 5 minutes, à vitesse moyenne.
  10. En cas de pétrissage à la main, dès lors que les ingrédients sont bien mélangés et que la pâte a pris forme, la transférer sur une surface plane et farinée et la pétrir pendant 10 minutes.
  11. Mettre la pâte dans un grand contenant, la couvrir et la laisser reposer et lever pendant 45 minutes dans un endroit à l’abri des courants d’air.
  12. Diviser la pâte en boules égales et, à l’aide du rouleau à pâtisserie, aplatir les boules en forme ronde et épaisse d’1 cm.
  13. À l’aide d’un couteau bien aiguisé ou d’un emporte-pièce, diviser la pâte en triangles ou en forme de beignets traditionnels (de petits cercles percés au centre).
  14. Déposer au fur et à mesure chaque beignet sur une surface farinée.
  15. Couvrir et laisser reposer 10 minutes.
  16. Chauffer l’huile à feu moyen-vif et frire les mandazi jusqu’à coloration dorée.
  17. Retirer et déposer sur du papier absorbant ou une passoire en métal pour enlever l’excès d’huile.
  18. Saupoudrer de sucre semoule ou glace ou les consommer tels quels.
  19. Servir immédiatement après la friture.
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MANGER

Bien manger pour bien apprendre

Les parrainages que nous recevons chaque mois nous permettent, entre autre, d’offrir un repas par jour aux enfants.

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APPRENDRE

Parce que leur avenir dépend de leur éducation…

Les enfants Massaïs suivent leur apprentissage grâce à 2 enseignants Tanzaniens.

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JOUER

Le jeu fait partie de l’apprentissage de la vie

Balançoire, tobogan, parcours ludiques et bien d’autres jeux sont à disposition dans notre école pour que les enfants se divertissent.

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2014 – Découverte du peuple Massaï

« Dans la vie il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous »

Paul Eluard

Zanzibar :

Août 2012, nous sommes mon mari, ma fille et moi en vacances à Zanzibar et nous nous promenons sur la plage en admirant la mer turquoise. J’entends derrière moi : « Hello ! Do you speak english ? »… je me retourne et réponds : « Yes, a little… ». C’est Edward, un jeune massaï qui vend des souvenirs aux touristes sur la plage.

Voilà comment mon aventure en Tanzanie a commencé. Nous avons sympathisé avec Edward, parlé de nos vies respectives, de notre culture si différente et tout cela a été enrichissant autant pour ce massaï que pour nous. A la fin de nos vacances nous avons échangé nos adresses mail. J’étais loin de me douter que cet échange et cette rencontre allait modifier ma façon de voir la vie…

Mon ami Massaï :

De retour en France, je lui ai écrit et lui ai envoyé quelques photos que nous avions faites ensemble et nous étions ravis de pouvoir rester en contact malgré les milliers de kilomètres qui nous séparaient… Contacts difficiles car les coûts de communication sont chers et le réseau Tanzanien n’est pas toujours bon !!!…. Mais ça n’a pas empêché à notre amitié de grandir au fil du temps et de prendre de nos nouvelles respectives.

Un jour Edward me contacta pour me dire qu’il allait se marier et qu’il souhaitait que je sois présente à la célébration de son mariage dans son village, Sokoine, qui se situe entre Morogoro et Dodoma.

J’invite mes proches à regarder l’émission « Rendez-vous en terre inconnue » où justement Mélissa Theuriau découvre le peuple massaï … quelle coïncidence ! Le lendemain de l’émission j’apprends à ma famille et mes amis que je vais vivre la même expérience que Mélissa et assister à un mariage massaï, mais ils ne sont pas vraiment ravis lorsque je leur dis que je veux aller seule en Tanzanie… Je leur explique qu’on m’offre la chance de vivre un moment exceptionnel et que je ne veux pas la laisser passer…

De retour en Tanzanie avec des cadeaux pour mes amis Massaïs :
Fin avril 2014, me voilà à l’aéroport, prête à embarquer pour la Tanzanie ! Mes bagages sont remplis de cadeaux pour toute la famille massaï, des ballons pour les « Mtoto » (enfant en swahili, d’où MtotoSchool), des bijoux fantaisie pour les femmes, des rasoirs pour les hommes, des fournitures scolaires, des jouets, etc…. Je dis au revoir à mon mari et ma fille qui sont un peu réticents à me laisser partir seule, mais je tente une dernière fois de les rassurer en leur affirmant que je serai bien entourée en Tanzanie…

Il est plus de 23h quand j’atterris à Dar es Salaam, il fait encore chaud en cette fin de journée et la moiteur de l’Afrique m’accueille à bras ouverts ! J’aime cette atmosphère ! Edward est là, nous sommes heureux de nous retrouver après tant de sms échangés…

J’ai réservé une chambre d’hôtel à quelques pas de l’aéroport et Edward me rejoindra le lendemain matin pour aller à son village.

En route pour un séjour inoubliable chez le peuple Massaï :
Après une bonne nuit de repos, départ de Dar es Salaam pour Sokoine (un trajet d’environ 6h m’attend !). Dans le bus, tous les yeux sont tournés vers la « mzungu » (femme blanche). Les enfants rient en me voyant et je leur sourie. J’ai toujours pensé que les plus beaux bébés sont les bébés africains ! Une frimousse bien joufflue, des petites tresses pour les filles… trop mignons ! Nous sommes entassés, il y a plus de passagers que de places assises, mais peu importe, il y a encore l’allée centrale qui est libre, les passagers s’assoient sur leurs sacs et le conducteur est ravi car il vend des tickets en surplus !!!
Pendant le trajet, j’admire les paysages de la Tanzanie qui sont magnifiques. La terre ocre et le ciel bleu-gris offrent un contraste à couper le souffle. Il y a des aloe vera à perte de vue et le bord des routes est constamment animé. Acheter un véhicule coûte cher pour certains Tanzaniens donc ils se déplacent principalement à pied ou alors… en covoiturage. A chaque arrêt du bus, des hommes accourent aux fenêtres pour vendre de quoi manger et boire ! Après plusieurs heures de route, nous arrivons à Sokoine. Moi qui pensais que le voyage se terminait ici, eh bien non ! Nous devons prendre une moto car la maison de la famille d’Edward se situe dans la forêt et les « routes » sont impraticables en voiture… Mes bagages sont mis sur une moto et moi je me retrouve sur une autre moto entre le conducteur massaï et Edward … Je ris en pensant à ma famille et mes amis et je me dis « mon dieu, s’ils me voyaient… ils seraient en train de rire autant que moi ! ». Bien sûr, nous sommes fin avril et nous sommes encore à la saison des pluies en Tanzanie. Les routes sont boueuses, l’eau coule tellement à flot que parfois nous sommes obligés de descendre de la moto, traverser à pied la « petite rivière » qui s’est formée au milieu de la route pour pouvoir accéder de l’autre côté…

Rencontre avec les Massaïs :
Enfin, la moto s’arrête. Edward me dit que nous sommes arrivés mais que nous devons marcher un peu, la maison n’est plus très loin. Je m’enfonce dans la boue jusqu’aux chevilles, mes bagages sont dans un état lamentable, mes cheveux trempés… je vais faire une arrivée fracassante !!! Mais ce n’est pas grave, c’est ça l’aventure ! Nous nous dirigeons donc vers la forêt d’acacias et là, moment magique… Je pensais que nous étions seuls mais au fur et à mesure que nous entrions dans la forêt, des massaïs apparaissaient pour m’accueillir et me dire bonjour « jambo !» (écoutez l’hymne Tanzanien). J’avais l’impression de rêver, d’être dans un film… j’étais chez les massaïs, moi la petite française qui n’avait jamais rien fait d’extraordinaire dans sa vie ! Tous les massaïs venaient voir la « mzungu » ! Nous arrivons devant la maison de la maman d’Edward, maison traditionnelle des massaïs faite de terre et de bouse de vache (pas d’électricité ni eau courante !) entourée de branchages pour protéger l’habitation. Ici, c’est certain, on ne se prend pas la tête à zapper avec la télé-commande !La maman d’Edward et toute sa famille m’accueillent avec joie, comme s’ils me connaissaient depuis toujours. Une des filles de la famille me propose de me changer et de lui donner mes habits et chaussures pleins de boue pour les laver… Je suis accueillie comme une reine. A part Edward et Emmanuel, son frère, personne ne parle anglais, seulement le swahili. Difficile de communiquer avec la « mama » mais j’avais toujours un de mes traducteurs avec moi !

Premier soir dans la manyatta, quand la nuit tombe, tout le monde s’installe dans la pièce principale auprès du feu. La mama fait cuire le riz (repas principal) et tout le monde parle. Chacun a des questions à me poser et Emmanuel ou Edward fait la traduction.

L’heure du coucher arrive, je dors avec la mama. Son lit est fait de branchages entrecroisés recouverts d’une toile…et…c’est tout !!! Je peux vous dire qu’avant de me tourner dans le lit je réfléchissais à deux fois comment j’allais m’y prendre ! Les premières nuits étaient difficiles, dos meurtri, mais après… on s’habitue ! Je me disais qu’une fois retournée en France je retrouverai mon bon matelas mais elle, ma mama, elle n’aura jamais les moyens d’avoir un meilleur couchage…

Après une courte nuit… je me réveille et je vois devant moi deux petites bouilles rondes qui me regardent avec curiosité ! Abigaëlle, petite massaï de 4 ans et Philomène son frère de 1 an environ. Je leur dit « jambo » mais ils sortent de la manyatta en courant ! Ils n’ont jamais vu de femme à la peau blanche !

Découverte de la vie Massaï :
Je me lève, on me propose un petit déjeuner, une chope de lait. Le jour se lève vers les 5 heures en Tanzanie et la traîte des vaches se fait dès le lever. La belle-fille de la mama me ramène du lait dans un récipient original. Il s’agit en fait d’un fruit non comestible, séché qui sert à recueillir le lait de vache et qui est aussi utilisé comme biberon pour les bébés. Le lait est fort, je me demande pourquoi il est si différent de celui que je bois en France ?… En fait, pour nettoyer ce récipient, les femmes y mettent quelques braises refroidies et utilisent un genre de goupillon pour frotter l’intérieur. Elles le rincent et réutilisent le récipient pour la prochaine traîte (d’où le goût fort du lait). Ce lait est mélangé avec du thé et beaucoup de sucre, on appelle cette boisson le « chai ». Apparemment, cette boisson est très énergétique et compense les périodes où la nourriture vient à manquer.

Avant de partir pour la Tanzanie, j’avais préparé un « book » pour que les Massaïs aient un aperçu de notre façon de vivre, de la technologie, des coutumes, nos animaux, nos paysages, nos vêtements…. Nous nous installons sous un acacias et je leur montre les différentes photos que je leur ai amené. Les membres de la famille qui ne parlent pas anglais ont envie de communiquer avec moi, ni Emmanuel, ni Edward ne sont là donc nous nous débrouillons en mimant pour nous faire comprendre et nous avons bien rigolé !

On me propose d’aller faire ma toilette… grand moment ! On me montre un grand arbre avec au pied de celui-ci une bâche plastifiée et une grande bassine remplie d’eau de la mare. Encore une fois je pense à certaines personnes de mon entourage et je me dis qu’elles seraient bien mal à l’aise à ce moment précis. Mais ça m’est égal, je m’adapte !

La journée continue, des massaïs qui habitent aux alentours viennent à tour de rôle pour rencontrer la mzungu ! Ils sont tous très gentils, me serrent la main et me regardent de la tête aux pieds. Mes vêtements font rire les enfants (ben quoi ? t-shirt, pantalon…). Les femmes viennent regarder mes bijoux de plus près et cherchent à savoir comment ils sont faits, les enfants s’approchent de moi et essaient d’effacer mon tatouage que j’ai sur l’épaule ! Je leur explique avec des gestes que ça ne peut pas partir mais dès qu’un a fini de « gommer » ma peau, un autre vient à la charge !!! Trop mignons ! Je leur chante quelques chansons enfantines et nous rions !

Il y a beaucoup de monde autour de moi alors je me dis que c’est le moment de déballer les cadeaux. Les petits comme les grands sont ravis de découvrir les ballons, les petites voitures et toutes sortes de petits jouets que j’ai pu emporter avec moi. Les femmes se partagent les bijoux fantaisie que je leur ai amené, les hommes se rasent « à sec » tant ils sont contents d’avoir un rasoir ! Tout le monde est heureux, mais la personne la plus heureuse c’est moi… Je me mets en retrait et je les observe avec leurs cadeaux et tout ça me paraît irréel…

Je ne peux pas boire l’eau de la mare, au risque d’être malade… Nous allons donc au village pour que je m’achète ma bouteille d’eau et en profiter pour recharger mon téléphone. Trois quart d’heure de marche pour se rendre au village, ça fait réfléchir n’est-ce pas ?… Nous, qui utilisons notre voiture pour un oui et pour un non… Nous arrivons au village, je m’assoie sur un banc et cette fois ce sont les écoliers qui viennent me voir. Ils sont vêtus d’un uniforme bleu et blanc. Certains parlent entre eux et m’observent. Petit à petit ils se rapprochent de moi et je me retrouve encerclée sur mon banc, moi assise et eux debout tout autour de moi ! J’appelle Emmanuel au secours car la situation est quand même un peu angoissante !… Je sors mon appareil photo mais dès que je le braque sur eux ils partent en courant !!! J’ai quand même réussi à en prendre quelques-unes. Je leur distribue à chacun un ballon gonflable, c’est l’euphorie, ils sont tellement surexcités que je suis obligée de me percher sur mon banc ! Nous continuons notre chemin pour aller recharger mon téléphone, les enfants nous suivent et me harcèlent pour avoir encore des ballons mais je n’ai plus rien. Je me décide à sortir mon appareil photo et à le braquer sur eux…gagné ! Ils partent tous en courant !!!

Le charme de l’Afrique :


Nous arrivons à la « boutique » pour recharger mon téléphone, nous y entrons et là… grosse surprise pour moi ! Dans la pièce il y a un gros générateur et une vingtaine de téléphones par terre en train de charger ! Le problème est que quelque fois lorsque l’on revient récupérer son téléphone, il n’est rechargé que de moitié car il y a eu une coupure du générateur dans la journée. Mais c’est ce qui fait le charme de l’Afrique !

 

Nous nous dirigeons sur le marché du village et Emmanuel me dit que nous allons manger. Nous nous installons dans une petite cabane faite de feuillages et de branchages et on nous apporte du riz et de la viande de chèvre. Pour cuire les morceaux de viande, les massaïs piquent  la viande sur des bâtons au-dessus du feu, c’est un vrai régal. Les femmes n’ont pas le droit de manger la viande avec les hommes. Apparemment  je fais exception car je suis Européenne… Si à la fin du repas il reste un peu de viande que les hommes n’ont pas mangé alors celle-ci sera ramenée aux femmes et enfants…

 

Les jours passent, déjà 2 semaines que je vis comme une massaï et je dois regagner Dar es Salaam pour prendre mon avion… Je suis heureuse car je vais retrouver mes proches mais quelle tristesse de quitter ma famille massaï. La mama me raccompagne et me demande de revenir bientôt et me dit que je vais lui manquer. Elle aussi va me manquer ainsi que toutes les personnes que j’ai rencontrées pendant ce séjour inoubliable… Nous nous séparons les larmes aux yeux mais je sais au fond de moi que je reviendrai, je leur ai promis.

 

De retour à la réalité, de retour en France, je décide de venir en aide aux enfants du village de Sokoine :

 

De retour en France, je raconte bien sûr mon aventure à tout le monde et c’est dur pour moi car dans ma tête je suis encore là-bas, à Sokoine. J’ai mis du temps à me « reconnecter » à ma vie Européenne car vivre au rythme africain pendant 2 semaines, ressentir ce calme, j’avoue que j’étais un peu déboussolée pendant quelques semaines…

Edward, Emmanuel et moi échangeons à nouveau des sms. Je leur manque et eux aussi me manquent…

Si vous êtes encore là, cela veut dire que le récit de mon aventure vous a intéressé et je vous en remercie.

Cette famille m’a marquée à jamais et je me dis qu’il faut que je fasse une bonne action en Tanzanie dans ce village que j’aime tant. Il ne suffit pas de parcourir le monde et de ramener des souvenirs chez soi. Pour moi, il est important de «donner quelque chose en retour» pour remercier celles et ceux qui m’ont accueillie dans leur pays et dans leur vie… J’en parle avec mes amis Massaïs et nous nous mettons d’accord qu’il y a dans le village de Sokoine un réel besoin de scolariser les enfants âgés de 3 à 6 ans car les écoles maternelles ne sont pas en assez grande quantité. Cette idée m’enchante car j’adore les enfants.

Voilà pourquoi j’ai créé, avec l’aide de mes amis, l’association « MtotoSchool »  en avril 2015.

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2016 – Retour en pays Massaï

« Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d'oser ».

L'Abbé Pierre

Premiers pas de l’association MtotoSchool.

Plusieurs mois de travail suite à la création de l’association MtotoSchool. Nous sommes deux à la tête de l’association et il faut que je trouve des bénévoles, des futurs membres, des donateurs, tant de choses à faire… je ne peux plus reculer, j’ai promis cette école à mes amis Massaïs et ils l’auront.

Mon projet intéresse beaucoup de monde mais je comprends que je dois faire mes preuves et démontrer que cette école pour les enfants Massaïs n’est pas seulement un rêve… Je dois être crédible aux yeux de tous si je veux trouver des fonds pour construire cette école…

Je parle de mon projet autour de moi et quelques temps plus tard je rencontre une personne qui me propose de devenir bénévole dans l’association. Nous organisons ensemble des marches solidaires pour multiplier les contacts.

Retour en Tanzanie

Février 2016 : Me revoilà en Tanzanie, non pas pour passer des vacances au soleil mais pour rencontrer les élèves du village de Sokoine, pour qui j’ai créé l’association MtotoSchool, et régler quelques tâches administratives.

J’arrive à Dar es Salaam, il est pratiquement minuit et la chaleur m’accueille dès la sortie de l’aéroport, quel plaisir ! Emmanuel aussi est là pour m’accueillir, joyeuses retrouvailles ! Je passe la nuit dans un hotel où la chaleur est étouffante et où j’entends les prières des musulmans durant une grande partie de la nuit (35% des habitants Tanzaniens sont des musulmans). Pas évident de se reposer !

Quelques petites heures de sommeil ont suffit et je suis enfin prête pour Sokoine, j’ai tellement hâte de retrouver ma famille Massaï et de faire connaissance avec les élèves du village !… Après avoir pris un taxi, nous arrivons Emma et moi à la gare routière de Dar es Salaam pour trouver un bus. Dès notre arrivée c’est la cohue autour de nous ! « Mzungu, mzungu !! » Les hommes voient une Européenne et veulent donc prendre mes valises pour me guider jusqu’à un bus pour recevoir un pourboire. Emma est obligé d’intervenir pour les calmer car ils se disputent mes valises entre eux… Nous trouvons un bus via Morogoro, nous nous installons pour 4 heures de trajet. Des hommes se présentent sous les fenêtres pour vendre des boissons et de la nourriture, c’est la frénésie dans la gare routière. Je me mets à la place de ces hommes et me dis qu’ils sont méritant de faire ce qu’ils font sous ce soleil de plomb… tout cela pour gagner si peu d’argent… Le bus démarre et je savoure chaque instant car je sais que ces 2 semaines en Tanzanie vont s’écouler à une allure folle…

Les véhicules roulent à vive allure et commettent des infractions à tout va… mais tout ça est normal ici. J’ai cru comprendre que le klaxon est primordial pour les conducteurs !…. Au lieu de freiner lorsqu’un piéton traverse la route on klaxonne pour qu’il se dépêche, lorsqu’on double un autre véhicule avec difficulté, c’est la même chose… on klaxonne pour qu’il nous laisse doubler… et les yeux des passagers du bus sont rivés droit devant, guettant le véhicule qui arrive en face….! A chaque instant j’entends murmurer le mot « Mzungu » dans le bus. Je fais l’évènement de la journée. Le bus fait une halte et Emma me propose de nous acheter un soda pour nous rafraîchir, il fait tellement chaud, j’accepte volontiers. Le bus redémarre, j’ouvre ma boisson gazeuse et…. oooohhhh grand malheur… le bus passe sur une bosse sans ralentir, ma boisson est « secouée », j’essaie tant bien que mal de retenir la mousse qui s’échappe de ma bouteille mais impossible ! Le malheureux passager qui se trouve devant moi est arrosé de soda… Il n’est pas très content, Emma lui explique ce qu’il s’est passé mais rien à faire… j’ai droit à la grimace… un bon début en Tanzanie ! Ce n’est pas avec cet homme que je tisserai des liens !

Nous arrivons à la gare routière de Morogoro. Sur cette place il y a des marchands de colliers, chaussures, casquettes, tout est si coloré. Nous quittons notre bus pour cette fois trouver un taxi qui nous amènera jusqu’à Sokoine, encore 2 heures de trajet et je serai enfin chez les Massaïs.

Sokoine :

Nous arrivons enfin dans le village de mes amis ! Ma famille Massaï a changé de lieu de résidence, l’ancienne maison était située dans un endroit plutôt aride, je préfère ce nouvel endroit. Tout est vert, il y a des arbres de partout, la rivière à côté de la maison, des vaches, des chèvres, des poules, des chiots….. C’est génial, un dépaysement total ! La Mama accoure pour m’accueillir à bras ouverts, nous sommes heureuses de nous revoir après ces 2 années passées… Nelson son petit fils de 5 ans, qui va devenir mon filleul, vient me dire bonjour et nous faisons connaissance. Il me reste des biscuits dans mon sac de voyage ainsi que des compotes. Je les distribue à la Mama, Nelson et d’autres enfants qui se sont joints à nous. Ils apprécient beaucoup ! Une fois terminé, ils me disent « biscouti » ! Mais je n’en ai plus… Lorsque je retournerai en ville je leur achèterai des biscuits… Les autres membres de la famille nous rejoignent, je suis si heureuse de retrouver tout le monde, Edward et sa femme, Mali, Jeremia… Les Massaïs vivant à proximité viennent me saluer et ça fait plaisir de voir que tout le monde m’accueille chaleureusement… J’entre dans la maison de la Mama pour y déposer mes bagages et je sens l’odeur du feu de bois dans la pièce principale qui sert de cuisine, ma vie chez les Massaïs commence maintenant… Toute la famille est aux petits soins pour moi dans cette petite maison, ils sont si chaleureux et veulent que je me sente bien chez eux. Ils me proposent un tabouret, d’autres me proposent une tasse de lait sucré, boisson quotidienne des Massaïs, la Mama me cuisine des bananes au lait que nous avons achetées avant d’arriver au village, très bon ! Tout le monde me pose des questions sur mon voyage, comment était-ce dans l’avion, si je ne suis pas trop fatiguée… Ils parlent entre eux en swahili et je regrette de ne pas avoir eu le temps d’apprendre leur langue… Il est temps d’aller se coucher, je vais partager le lit avec la femme d’Edward et Nelson, mon filleul, dans une petite maison qui se situe juste à côté.

Il est 5 heures du matin et j’aperçois de la lumière dehors, c’est la Mama qui utilise sa lampe de poche pour aller jusqu’au troupeau de vaches pour faire la traite et ensuite aller jusqu’à Morogoro pour vendre le lait. Elle ne rentrera que le soir à la tombée de la nuit… Je m’endors encore un peu et suis réveillée 1 heure plus tard… Les vaches, les chèvres passent devant la fenêtre de la maison, il est temps pour elles de partir manger dans la forêt ! Je m’approche de la fenêtre et regarde tout ce troupeau passer à 2 mètres de moi… C’est bon d’être réveillée de cette manière ! Nasra et Nelson dorment encore, je décide de partir à la recherche d’un petit coin tranquille avec mon seau d’eau de pluie pour faire ma toilette… A 6 heures du matin, il n’y a pas encore grand monde dehors, je trouve un petit endroit près de la rivière. Je choisis l’arbre qui peut supporter ma trousse de toilette, ma serviette… parfait ! Pas évident pour une première fois, juste une question d’organisation, demain ça ira mieux…

De retour à la maison, je retrouve Nelson qui est déjà réveillé lui aussi et qui essaye d’attraper à l’aide d’un bâton un de ses tee-shirt étendu sur un fil ! 5 ans et déjà débrouillard ! Il met son tee-shirt et me regarde, fier de lui, en me faisant un grand sourire, je crois qu’il m’a adoptée ! Nous nous dirigeons tous les deux vers la maison de la Mama, sa belle-fille est en train de faire chauffer le lait et cuire l’ugali, qui est l’aliment de base en Afrique de l’Est (farine de maïs cuite à l’eau et ensuite agglomérée en boule). L’ugali est un aliment simple à cuisiner et pas cher. Généralement, l’ugali est accompagné de légumes et de viande en sauce mais on peut le consommer avec une tasse de lait sucré. Il m’est arrivé de manger l’ugali simplement avec du lait, lorsque le stock de nourriture se fait rare, il faut alors prendre une bouchée d’ugali, boire une gorgée de lait et avaler le tout.

Emmanuel nous rejoint, nous prenons notre petit déjeuner. Le lait est très sucré, différent du lait que l’on boit en France ! Les poules, les chiots, les mouches veulent participer à notre repas, pas facile de manger tranquillement ! Nelson me parle en swahili, je regrette tellement de ne pas parler sa langue ! Je connais quelques mots mais ce n’est pas suffisant. Heureusement, Emma est là pour faire le traducteur…

Petit-déjeuner terminé, nous sommes prêts pour aller à l’église, Nelson a cours avec Lusajo et je vais en profiter pour faire sa connaissance ainsi que des élèves.

Pour aller à l’église nous prenons un petit chemin qui traverse la forêt, tout est vert, on entend les vaches, les chèvres. A gauche comme à droite, il y a des petites maisons, identiques à celle de la Mama, et les femmes sont à l’extérieur, lavant leur linge, triant les légumes. Elles redressent leurs têtes en me voyant passer et j’entends « Mzungu ! » et je leur dis « Jambo ! » pour leur dire bonjour dans leur langue. Elles sont contentes de voir que je connais des mots en swahili et Emmanuel me dit que je suis bienvenue ici dans le village. Des enfants jouent à certains endroits dans la forêt et je demande à Emmanuel pourquoi ils ne sont pas à l’école. Il m’explique que selon certains parents, l’école n’est pas nécessaire pour leurs enfants… C’est là que le rôle de Lusajo, l’enseignant qui travaille bénévolement dans l’église, est important. Lorsqu’il a terminé sa journée de travail, il se rend dans les familles et explique aux parents pourquoi il est important de permettre à leurs enfants d’aller à l’école. Lusajo parvient à recruter 1 nouvel élève chaque semaine. Il est 9 heures et le soleil chauffe déjà, les vaches sont allongées à l’ombre, nous nous frayons un passage entre elles pour continuer notre chemin ! Nous arrivons à l’église, Lusajo travaille avec les enfants. Je suis un peu intimidée car ce que je suis en train de vivre est unique. Je vais me retrouver face à des enfants et leur enseignant qui attendent beaucoup de moi et je réalise tout à coup que ce que j’ai mis en place en France depuis presque un an devient réel aujourd’hui. Je vais découvrir tous ces enfants que j’ai vu à travers les photos que m’ont envoyées Emma et Lusajo et… il n’y a pas de mots pour exprimer ce que je ressens… Nous entrons discrètement et je me présente à Lusajo que je ne connais pas encore mais avec qui j’ai communiqué assez souvent par messages. Les élèves découvrent la mzungu qui veut leur construire une école et ils ont le sourire jusqu’aux oreilles… Lusajo appelle les élèves un par un pour les présentations, ils sont tous intimidés, ils n’ont jamais vu de femme blanche. Ils se placent ensuite tous en rond, moi au milieu, et quelques élèves ont un papier dans leurs mains : « Bienvenue Sandrine », « Merci pour les cadeaux que tu nous apportes », « Nous avons besoin d’une école »…. que d’émotions… J’ouvre mon sac rempli de cadeaux, crayons, feutres, cahiers, ballons gonflables, bonbons…. Les enfants et Lusajo sont plus qu’heureux !Je regarde autour de moi et me rends compte dans quelles conditions Lusajo travaille avec ses élèves. Ils ont un toit, c’est certain, mais pour tout matériel ils ont les bancs de l’église et un tableau… Et pourtant, ces enfants ont envie d’apprendre et rejoignent chaque jour leur enseignant à l’église… Au nom de l’association MtotoSchool, nous avons acheté quelques fournitures scolaires, une planche avec les lettres de l’alphabet et des nombres, différents livres sur l’anatomie, les mathématiques, l’anglais, le swahili… ils n’avaient rien de tout ça… Les enfants sont un peu dissipés, ils sont tellement heureux des cadeaux qu’ils viennent de recevoir ! Lusajo décide alors de les regrouper et leur faire chanter une chanson qu’il a créé au nom de MtotoSchool. Quelle fierté dans les yeux des enfants lorsqu’ils me chantent leur chanson !

Nous nous mettons d’accord, Lusajo, Emmanuel et moi pour le lendemain. Nous devons prendre en photo chaque enfant et relever leurs informations personnelles pour leur trouver parrain/marraine qui les soutiendront pendant leur scolarité. Nous n’avons pas encore les moyens financiers de construire une école mais nous pouvons dès à présent aider les enfants à travailler dans des conditions raisonnables. Je retourne à la maison de la Mama avec Nelson et Emmanuel en milieu d’après-midi. Nous avons un peu faim car nous n’avons rien mangé depuis ce matin. Les femmes sont là, une qui confectionne un bracelet Massaï, une autre qui allaite son bébé, la Mama qui trie les légumes… Je vais saluer la Mama que je n’ai pas encore vue et Emmanuel me propose de le faire selon les rites Massaïs. Lorsque l’on dit bonjour à une personne plus âgée que soi nous devons nous approcher de cette personne en baissant la tête (ce qui est une forme de respect), la Mama pose sa main sur ma tête et me dit « Yeyoo », je lui réponds « Eoo », elle me dit alors « Takwenya » et moi « Iko » et elle éclate de rire ! Emmanuel me dit que sa maman est très contente que je la salue de cette manière ! Emmanuel parle de notre journée à l’église et les femmes écoutent avec attention, notre projet intéresse beaucoup les gens du village.

Il se met à pleuvoir, nous rentrons dans la maison de la Mama, les chèvres et les chiots aussi… ils se réchauffent auprès du feu ! Le soleil se couche et les autres membres de la famille rentre à tour de rôle. Je pense que c’est l’occasion de distribuer les cadeaux que j’ai apporté pour chacun d’eux.

J’ouvre mes valises et je sens l’excitation autour de moi… Une couverture polaire pour la Mama (eh oui, nous sommes en Afrique mais il lui arrive d’avoir froid à la saison des pluies !), des perles et accessoires pour fabriquer des bijoux, des téléphones portables que j’ai réussi à récupérer avant de partir, du savon, brosses à dents, quelques jeux pour Nelson, un album photo de mon premier séjour avec eux….

Emmanuel nous rejoint et nous en profitons pour mettre au point l’organisation du parrainage des enfants.

Les jours suivants, se ressemblent, nous faisons aussi Lusajo, Emmanuel et moi des allers-retours jusqu’à Morogoro pour régler les tâches administratives, ce qui nous prend beaucoup de temps entre le transport et les longues démarches…

J’ai tout de même réservé des journées tranquilles avec mes amis et nous sommes allés au « Massaï Market », l’endroit où les Massaïs se retrouvent pour vendre ou acheter du bétail, de la viande, des fruits et légumes, des vêtements, chaussures, perles, du tabac à priser… Nous avons mangé des brochettes de bananes cuites au feu avec des petits morceaux de viande (un délice), des chapatis….

J’ai offert un ballon de football aux Massaïs du village car ils ne pouvaient plus s’entraîner à leur sport favori !

J’ai rencontré une adorable petite fille albinos. Je pense qu’elle doit sentir qu’elle est différente car elle était toute intimidée avec les autres personnes. Je l’ai prise dans mes bras et elle touchait ma peau en ayant l’air de dire « Tiens ? Nous sommes pareilles ! ». Je tâcherai de lui apporter des lunettes de soleil et un chapeau la prochaine fois, elle a du mal à ouvrir ses yeux avec le soleil et son crâne a déjà des tâches… Comme c’est malheureux…

J’ai essayé de traire une vache… je n’allais quand même pas repartir sans le faire ! Toutes les Massaïs traient les vaches alors moi aussi ! Résultat, juste un fond de tasse, je ferai mieux la prochaine fois….

J’ai aussi assisté à une cérémonie religieuse où tous les membres du village étaient présents dans l’église, frissons lorsque les femmes Massaïs se sont mises à chanter toutes en même temps !…

Après cette soirée, je suis rentrée en pleine nuit à la maison avec la Mama, c’était la dernière avant mon départ pour Dar-Es-Salaam…

Je dois rentrer en France, ma famille m’attend.

Le lendemain matin, je bois ma dernière chope de lait… Nelson est à côté de moi, il ne me quitte pas d’une semelle… Il me parle en swahili, Emmanuel qui est à côté me dit « Nelson te demande si tu pars aujourd’hui ? ». Je réponds « Ndiyo » (oui). Emmanuel me dit que Nelson ne veut pas que je parte… moment très difficile pour tout le monde. Nous quittons la maison, tout le monde m’accompagne et Nelson prend ma main, il dit à Emmanuel qu’il part avec moi en Europe… Je n’imaginais pas qu’il puisse s’attacher à moi de cette manière, et inversement… Nous arrivons au niveau de la route et tous les amis Massaïs, ceux à qui j’ai acheté le ballon de foot, sont là pour me dire au revoir. Instants très difficiles mais que j’apprécie énormément. Je pense, à cet instant précis, à toutes les personnes qui m’ont mise en garde en sachant que je partais seule en Tanzanie… C’est cette image que je souhaite leur rapporter à mon retour, ce groupe de jeunes Massaïs m’entourant amicalement pour un dernier au revoir, je ne pouvais pas être plus en sécurité qu’avec eux…

Le bus arrive, au revoir tout le monde et à très bientôt…

En route pour la France et beaucoup d’espoir pour les enfants :

Je suis assise dans le bus et je repense à ces deux semaines passées. Je suis triste de quitter Sokoine mais contente car je vais retourner en France avec de nouvelles photos pour le projet de l’association et j’espère de tout coeur pouvoir sensibiliser du monde avec mon témoignage concernant les enfants.

Je sais que je vais devoir encore travailler énormément car ce n’est que le début, mais j’ai promis aux enfants, Lusajo et Emmanuel que je trouverai l’argent pour construire leur école.

A bientôt mes petits, vous aurez bientôt vos parrains, soyez-en sûrs et j’espère que lors de mon prochain séjour à Sokoine nous achèterons ensemble le terrain que nous convoitons pour établir notre école ..

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Sokoine – 2017

« Tu dois continuer de rêver, souhaiter de grandes choses et poursuivre tes objectifs, car personne ne le fera à ta place »

Un an de travail depuis mon séjour à Sokoine. Des évènements ont été organisés au profit de notre association qui nous ont permis d’acheter le terrain de l’école que je vais découvrir…

J’ai préparé pour les enfants des activités à partir de la méthode Montessori, ce sera une découverte pour eux. Ils vont avoir des stylos, feutres, crayons, gommes, taille-crayons, dons de différentes personnes. Je leur ai aussi prévu des jeux comme 1,2,3 soleil, le jeu du foulard…. Tant de choses à faire avec eux, je pense que ces 2 semaines vont encore passer à une allure folle.

Samedi 11 Février, je m’envole pour Sokoine, j’ai les larmes aux yeux à l’idée de retrouver mon petit Nelson, sa famille et les autres enfants. J’arrive dimanche après-midi à Dar es Salaam, le voyage est si long… Mais je suis contente de retrouver Emma à la sortie de l’aéroport. Je vais à l’hôtel pour me reposer et demain une nouvelle journée de voyage en bus m’attend.

Lundi 13 Février, il fait très chaud, plus que l’an dernier il me semble. Emma et moi prenons un taxi pour aller à la gare routière de Dar es Salaam. Une fois sortis du taxi, comme d’habitude, nous sommes encerclés par les porteurs de bagages. Emma négocie avec l’un d’eux et nous nous rendons jusqu’à notre bus. Il y a l’air climatisé, tellement bien ! Le bus démarre, j’ai vraiment hâte d’arriver à Sokoine. Nous arrivons à Morogoro et nous devons trouver un taxi qui nous amènera jusqu’au village. Il y a des monospaces qui pourraient faire l’affaire mais nous avons tellement hâte d’arriver que nous prenons un taxi qui sera plus rapide. Le taxi entre dans le village et nous dépose juste devant la maison de la famille de Emma. Nasra, la maman de mon filleul Nelson, vient vers moi, nous pleurons de joie de nous retrouver. Je découvre son bébé, Mesiah (elle était enceinte l’an dernier lorsque j’étais à Sokoine). A mon grand bonheur il ne pleure pas en voyant la mzungu ! Nelson n’est pas là, il est en train de jouer au loin. Les autres enfants vont le chercher, il arrive en courant et me saute dans les bras. Nous sommes tellement heureux de nous revoir… Tous les enfants qui sont à proximité tirent mes 2 grosses valises jusqu’à la maison de Nelson, là où je vais vivre pendant 2 semaines. Je suis heureuse de retrouver ma famille Massaï et mon chouchou Nelson. Les hommes ne sont pas beaucoup présents dans le village car la sécheresse les oblige à aller en forêt avec leur bétail pour leur trouver à manger. C’est une année très difficile, perte de vaches, peu d’eau, peu de nourriture… Triste à voir…

Mardi 14 Février, Jérémia, un des membres de la famille, mets mes 2 valises sur sa moto et les apporte jusqu’à la classe de Lusajo. Les enfants sont prêts, nous avons bu notre chai, nous partons à l’école. Je ne connais pas encore le trajet de la nouvelle classe donc je demande à Nelson « Wapi ? (où ?) ». « Hapa » (par ici) » en me montrant le chemin. Les femmes Massaï qui sont sorties de leur nyumbani (maison) me voient et je leur dis bonjour « jambo ! ». Elles sont contentes de me revoir apparemment ! Nous marchons, je me retourne et me rends compte que plusieurs enfants nous ont rejoint sur le chemin ! Un enfant prend ma bouteille d’eau pour m’aider, un autre mon sac. Tellement serviables ces enfants, je n’ai même pas besoin de leur demander quoi que ce soit… Ils veulent tous me donner la main, ce qui rend la marche difficile ! Je rencontre des jeunes filles qui se rendent à leur école, « shikamo » me disent-elles, je leur réponds « marahaba ». A L’époque, les plus jeunes, en signe de respect envers leurs aînés, les saluaient en leur baisant les pieds et en disant « shikamo ». L’aîné les remerciait en leur disant « marahaba ». Nous arrivons dans le petit local où Lusajo et les enfants travaillent. Lusajo et moi sommes contents de nous retrouver et les enfants tellement excités de revoir la mzungu ! Je reconnais les filleuls(es) et ils sont contents que je me souvienne de leur prénom. Je me rends compte que ce local est très petit, près de la route, difficile de travailler dans de bonnes conditions. Il est vraiment temps que nous leur construisions une grande classe. Mais pour l’instant c’est mieux que rien… Je m’asseois sur un banc au milieu des enfants et Lusajo continue à donner son cours. Les enfants n’ont d’yeux que pour moi, ils me touchent les bras, les cheveux, très intriguant pour eux cette peau blanche et ces cheveux longs ! Lusajo décide donc de leur donner récréation, pas moyen de travailler ! Nous amenons mes 2 grosses valises sur le terrain qui leur sert de cour et je déballe les fournitures que je leur ai apporté. Les enfants sont euphoriques, ils n’ont jamais vu de puzzle, autant de stylos, de cordes à sauter, d’activités pour dessiner et compter…. Je leur distribue aussi des ballons et des cookies que ma maman a confectionné spécialement pour eux. Distribution de brosses à dents et de dentifrices. Lusajo veut leur apprendre l’hygiène buccale entre autre. C’est la fête !

C’est l’heure du repas, une femme, qui habite juste à côté du local, cuisine chaque jour pour les enfants. Elle nous apporte une soupe de haricots, repas quotidien des enfants… lorsque les jours sont plus fructueux ils ont droit en plus à du riz ou de l’ugali. Leur alimentation n’est pas variée du tout. Ils sont maigres mais souriants malgré tout …Nous mangeons tous ensemble, les enfants assis sur une mkeka (paillasse), lusajo et moi sur un banc. Je n’ai pas encore terminé mon assiette et je vois Malaki qui s’approche de moi… Il a encore faim, je partage mon repas avec lui en faisant semblant de manger… La journée de classe se termine, j’aide Lusajo à nettoyer la classe qui est pleine de sable. Il me raccompagne car je ne connais pas encore bien le chemin qui me mènera à la maison de mon filleul. Je retrouve Nasra, Nelson et Mesiah et passe une bonne soirée avec eux. J’offre une petite boîte à musique à mon Nelson et un hochet à Mesiah. Ils sont contents.

Mercredi 15 février 6:00 du matin, les vaches se manifestent pour la traite. Pas besoin de mettre le réveil à Sokoine ! Nasra se lève et va directement dans l’enclos pour prélever le lait dans ses calebasses. Je me lève à mon tour, les enfants, Nelson et Mesiah, dorment encore. Je vais faire une toilette. Je retourne dans la maison, Nelson est réveillé ainsi que Mesiah. Nelson s’habille et je leur donne une banane, qu’ils partagent, pour bien démarrer la journée. Ils mangent rarement le matin… Nelson est aux anges, je lui donne à boire aussi. Ce n’est pas tous les jours qu’il boit de l’eau minérale, il boit plutôt l’eau de la rivière ou de pluie mais en ce moment c’est la sécheresse, difficile de trouver de l’eau… Donc Nelson boit bien souvent du chai. 7:15, il est l’heure d’aller à l’école. Il nous faut environ 15 minutes pour aller jusqu’à la classe. Le soleil brûle déjà de bon matin. Nelson me donne la main, il ne me lâche pas une seconde, il veut être tout le temps avec moi. Je m’installe avec les enfants et Lusajo les fait travailler. Aujourd’hui séance écriture. Les enfants m’apportent leur cahier à tour de rôle et m’appellent « mwalimu ». Ils ne m’appellent plus mzungu mais maîtresse maintenant ! Ils me demandent de corriger leurs lignes d’écriture.

Récréation : Nous allons derrière la classe, à l’ombre et je leur apprends le jeu de 1, 2, 3 soleil. Pas facile au départ mais après ils se sont régalés ! Heure du repas, soupe de haricots… Une fois leur repas terminé, les enfants retournent chez eux, Nelson veut rester avec moi car il sait que quand je travaille avec Lusajo je rentre tard à la maison et il ne me voit pas beaucoup. Mais aujourd’hui je dois rendre visite aux familles de nos filleuls(es) pour me présenter et prendre plus de renseignements sur les enfants et faire quelques photos. Nelson rentre à la maison en boudant… J’aimerai moi aussi rester avec lui mais je n’ai pas le choix. Lusajo et moi marchons dans le sable sous un soleil de plomb. J’utilise mon parapluie pour me protéger du soleil car ma peau est déjà brûlée. Nous arrivons chez la première famille et nous nous asseyons à l’ombre déjà épuisés… Je commence à parler aux parents, Lusajo fait la traduction. Je veux mettre les choses au clair, tout le monde pense que je suis riche. Donc je leur explique que ce n’est pas moi qui parraine tous les enfants, l’argent ne vient pas de moi mais de divers évènements que nous organisons en France et de quelques parrainages. Je leur explique que si j’étais riche je ne laisserai pas les enfants dans ce si petit local et que l’école serait déjà construite… Le message est bien passé. Les parents sont reconnaissants de ce que nous faisons pour leurs enfants et remercient les parrains-marraines. Sans notre aide, leurs enfants ne pourraient pas aller à l’école. La plupart des parents ne travaillent pas, la cause est bien souvent la maladie, un handicap… Ou bien ils travaillent mais les revenus ne sont pas suffisants. Ils sont ravis à l’idée que les parrains-marraines puissent venir leur rendre visite. Sachez que vous serez les bienvenus ! Nous continuons notre visite dans les familles, pour aujourd’hui nous nous arrêterons à la 5e famille, il fait trop chaud…Nous rentrons, la nuit tombe, les enfants jouent dehors. L’air est plus frais, ça fait du bien. Fatigués de leur journée, les enfants s’endorment plus tard dehors sur la mkeka. Ils ont attendu le repas mais n’ont pas pu lutter contre la fatigue… Nasra est en train de cuisiner. Je trouve ça triste car elle cuisine trop tard, les enfants sont épuisés et s’endorment avant le repas. Ils auraient besoin d’un repas supplémentaire dans la journée. Mais Nasra est tellement occupée dans la journée. Traite des vaches, s’occuper du bébé, aller chercher de l’eau à la rivière, laver la vaisselle, le linge…. une fois la nuit tombée elle cuisine… Elle utilise les épices que je lui ai amené (persillade et raz el hanout). Elle adore ce nouveau goût ! Les femmes Massaïs qui entre dans la maison disent que ça sent très bon.Nous nous couchons, nous sommes 4 dans un même lit, Nasra, Mesiah, Nelson et moi, parfois 5 quand un autre enfant nous rejoint. Dans la nuit j’entends du bruit dans la maison. C’est un chat qui cherche à manger. Il fait trop chaud dans la maison, impossible de dormir, je manque d’air…

Jeudi 16 Février, réveil par les vaches comme à l’accoutumée ! Même rituel, Nasra se lève, moi aussi, les enfants dorment encore. Je vais me préparer. Aujourd’hui je vais à Morogoro avec Lusajo pour acheter une grosse marmite pour cuisiner des pâtes pour les enfants, des gobelets et assiettes en plastique. Nous allons aussi acheter quelques légumes, chou, tomates, mini poivrons. Je veux offrir un repas varié aux petits… Lusajo en profitera pour acheter de nouveaux cahiers avec l’argent de MtotoSchool. Nous sommes chargés, fatigués par la chaleur et nous commençons à avoir faim. Lusajo me propose de prendre un dala dala et d’aller rendre visite à sa soeur qui vit à Morogoro. En Afrique les gens sont très accueillants. On peut arriver à n’importe quelle heure de la journée, ils nous offrent un repas avec un grand sourire… Soupe de haricots, riz et un peu de viande. Je remercie la soeur de Lusajo pour son accueil et nous reprenons un dala-dala pour retourner à la gare routière afin d’y trouver un taxi pour retourner à Sokoine.

Vendredi 17 Février, Nasra semble malade mais elle se lève tout de même pour la traite. Beaucoup de personnes sont malades ici, maux de tête, rhume et toux, les enfants aussi. Le temps se rafraîchit la nuit car la saison des pluies devrait commencer. J’ai eu la bonne idée d’apporter quelques médicaments, paracétamol, sirop pour les enfants et du thym pour tisanes et fumigation… Je donne une banane et un cake à Nelson et Mesiah. Je tiens à ce qu’ils mangent quelque chose le matin… Nelson me suit pour faire un brin de toilette, il apprécie de se débarbouiller avec la douche (pocket shower) que j’ai apporté. Je lui montre comment il doit se brosser les dents. Mesiah quant à lui, attend sagement sur le lit que sa maman vienne le chercher. Il est l’heure d’aller à l’école, Nemburissi part le ventre vide car elle s’est réveillée en retard… Nous arrivons à l’école, les enfants sont collés à moi. Ils aiment que je leur caresse la tête et que je leur fasse des bisous. Je pense que ça ne leur arrive pas tous les jours… Une petite fille, Moita, pleure. Je demande à Lusajo ce qu’il lui arrive, il me dit qu’elle a faim. Ca me fend le coeur de voir ça… Elle n’est pas la seule à venir le ventre vide à l’école. L’école est un moyen pour eux d’avoir au moins un repas dans la journée. Je me sens honteuse de ne pas pouvoir distribuer les bananes et gâteaux que j’ai à la maison mais je ne peux pas satisfaire tout le monde… J’aide tant bien que mal mon filleul et son frère mais impossible d’aider tous les enfants du village… Aujourd’hui activité puzzle, les enfants doivent retrouver la lettre qui correspond à un mot. Ils sont contents de travailler de façon ludique. Le problème est qu’il n’y a pas assez de place dans cette pièce pour travailler correctement. Nous avons 15 enfants parrainés mais Lusajo, qui a un grand coeur, ne peut s’empêcher d’accueillir beaucoup plus d’enfants… Nous nous mettons d’accord sur le fait qu’il est nécessaire de réduire le nombre d’élèves s’il veut leur offrir un enseignement de qualité et profiter du matériel que je leur ai apporté. Nous avons donc organisé une rencontre avec les parents des enfants en leur expliquant qu’il est préférable que les enfants non parrainés restent chez eux en attendant qu’on leur trouve un parrain ou une marraine car le but de MtotoSchool est d’offrir un enseignement de qualité aux enfants. Les parents comprennent très bien notre message et sont contents de voir que nous voulons le meilleur pour leurs enfants. Une fois la classe terminée nous rendons visite aux 10 autres familles, nous sommes fatigués mais contents d’avoir terminé notre travail. Nous croisons un Massaï, Franky, il me fait comprendre qu’il est enrhumé et a mal à la tête. Je lui apporte plus tard du thym et lui explique comment faire une tisane et une fumigation. Je lui donne du paracétamol. 2 jours après il vient me voir pour me remercier car il est guéri. Eh oui, j’ai fait l’infirmière aussi !!

Samedi 18 Février, grand nettoyage de la classe avec Lusajo. Je range correctement tous les accessoires et fournitures que j’ai apporté, stylos, feutres, crayons, ciseaux dans des bouteilles en plastique. Je confectionne des bouteilles sensorielles avec de l’eau, des perles, des paillettes, des plumes… J’ai installé une petite étagère en tissu pour y mettre les activités que j’ai créé. Une belle petite classe ! Maintenant repos, je profite un peu de ma famille Massaï et des enfants. J’ai besoin d’acheter de l’eau fraîche. Je pars donc à pieds avec Nelson, il me montre le chemin car je ne sais pas où se trouve la boutique. Nelson est fier de me guider. Nous marchons depuis 20 minutes et nous arrivons enfin à la boutique. Je prends mes 2 bouteilles d’eau bien fraîches et je demande à Nelson ce qu’il veut boire. Il a envie d’un soda bien frais. Nous nous asseyons pour déguster notre boisson, Nelson est content. Il aime être seul avec moi. Je commence à connaître plusieurs mots en swahili et nous commençons à communiquer plus facilement et ça c’est génial. J’espère que l’an prochain je serai capable de faire des phrases. Nelson a terminé son soda, nous repartons pour la maison. Un Massaï du village qui est en moto nous voit et nous propose de nous ramener. Nous voilà donc sur la moto, le Massaï, Nelson et moi ! Au bout de 5 minutes je me rends compte que Nelson me voit dans le rétroviseur et me fait des grimaces, il est heureux et ça me fait chaud au coeur. Nous arrivons à la maison, Nasra est occupée. Je lui propose de doucher les enfants avec ma pocket shower. Ils sont ravis ! C’est la première fois qu’ils se lavent de cette manière, ça les amuse énormément ! La nuit tombe et nous apprenons que Jérémia, un des membres de la famille a été mis en prison car ses vaches ont mangé le potager d’un fermier… Les membres de la famille doivent se cotiser pour indemniser le fermier. Jérémia sortira de prison le lendemain. Ce problème est courant, les fermiers empiètent de plus en plus sur le terrain pastoral et il est difficile pour les Massaïs de maîtriser le bétail… Le lendemain, même chose, le boy de la famille s’est fait battre par un fermier pour la même raison… J’utilise la crème arnica pour le soulager car sa jambe est enflée à cause des coups de bâtons. Il n’arrête pas de me dire « asante Sandrine » (merci). Dure la vie de Massaï… La sécheresse rend déjà la vie difficile pour que les vaches s’alimentent mais en plus de cela, ce peuple doivent faire attention aux plantations des fermiers… Une petite fille qui habite à côté de chez Nelson vient nous voir, c’est Moinan. Elle porte un bébé sur son dos. C’est une chose très courante, une fois l’école finie, les filles font le ménage, le repas pour la famille et s’occupent des enfants. Ce bébé est handicapé. Il a manqué d’oxygène à la naissance et a un pied sectionné… Quel malheur… Ce soir il fait très chaud, trop chaud. Les femmes ont prié pour que Dieu leur apporte la pluie. L’eau dans la rivière devient rare. Plus d’eau pour boire, pour la douche ou pour laver la vaisselle et linge. Les vaches ont piétiné le peu d’eau qu’il restait dans la rivière. Ça devient grave… Nous sommes allongées à l’ombre d’un arbre sur une mkeka (paillasse), Nelson me dit « maji », il veut de l’eau. Je vais chercher ma bouteille et il boit à n’en plus pouvoir… Je leur cuit des bananes trop mûres avec du sucre, ils se régalent.

Dimanche 19 Février, une belle journée s’annonce pour les élèves ! Nous allons leur préparer un bon repas.

7:30, préparation des légumes pour une cinquantaine d’enfants, riz pilau, pâtes, haricots et choux. Je trie le riz, ce qui prends un certain temps. C’est l’excitation pour les enfants mais aussi pour les gens du village. Ils demandent si eux aussi peuvent profiter du repas. Nous leur disons que s’il reste de la nourriture, ils pourront en manger. Mais d’abord les enfants…

12:30, préparation du repas terminée. Nous servons les enfants. Ils sont contents de manger des pâtes et des légumes. Je suis heureuse mais triste à la fois de voir tous ces enfants impatients de manger. Je réalise à quel point il est urgent de les aider… Je ne vois que des sourires autour de moi. C’est la fête pour eux ! Une fois le repas terminé, les enfants rentrent chez eux et racontent à leurs parents qu’ils ont mangé en grande quantité… Les Massaïs mangent dès que possible. Même si les enfants ont eu un gros repas, ils sont capables de manger à nouveau deux heures plus tard. Ils sont tellement en manque de nourriture qu’ils « stockent » au maximum. Ils sont heureux de voir leur ventre rebondi… Journée terminée, Lusajo et moi nettoyons la vaisselle et les déchets laissés par les enfants. Nous rentrons à la maison, Nasra est malade. Elle a mal de partout et à la poitrine. Elle pense que c’est la malaria… La nuit va tomber, j’aimerai laver les enfants. Lusajo m’aide en gardant le bébé dans ses bras et je vais avec les plus grands chercher de l’eau dans le bassin près de la maison. Les enfants descendent dans le bassin et commencent à prendre de l’eau dans les seaux. Je me rends compte que l’eau est boueuse et ne sent pas bon… Je dis aux enfants d’arrêter, il n’est pas question d’utiliser cette eau ! Je me sens désespérée tout à coup, Nasra malade, pas d’eau pour cuisiner, pas d’eau pour se laver… Mais pourquoi leur vie est si dure ???!!!! Ils ne méritent pas ça, personne ne mérite ça…. J’utilise mes lingettes pour rafraîchir les enfants et me mets à pleurer, c’est trop injuste… Lusajo me prie d’arrêter de pleurer. Il me dit que pour moi ce n’est pas normal mais ici, en Tanzanie, cette situation est normale… Je vais donner du paracétamol à Nasra et lui faire une tisane de thym. Je ne prendrais pas de douche ce soir, pourtant j’en rêvais après cette grosse journée… Je vais me coucher sans manger, pas le moral et fatiguée. Nasra est fiévreuse donc je préfère dormir dehors devant la maison sur une mkeka pour la laisser tranquille et ne pas être malade à mon tour. Elle peut avoir besoin de moi pour s’occuper des enfants.

Je dors donc à la belle étoile. Je n’ai jamais vu un ciel aussi étoilé. J’ai pu voir 3 étoiles filantes en une nuit ! Edward passe à la maison quelques instants pour repartir dans la forêt avec les vaches. Il me demande si je n’ai pas peur de dormir dehors toute seule. Non je n’ai pas peur, je me sens bien… Le tonnerre gronde cette nuit. Je me mets à espérer que la pluie tombe et je me dis qu’il serait bien de faire un puits à Sokoine pour tous les villageois…

Lundi 20 Février, Lusajo et moi allons à Morogoro pour finaliser les achats pour la classe. Avant de partir je prends mon shampoing et mon savon et je profite d’être en ville pour aller dans un guest house et prendre une bonne douche…

Mardi 21 Février, les enfants découvrent le nouvel agencement de la classe et les fournitures rangées dans le meuble. Ils sont heureux. Ils s’amusent avec les bouteilles sensorielles. Les paillettes brillent au soleil, c’est fascinant pour ces enfants ! Aujourd’hui Lusajo leur montre comment se laver les dents.

En quelques minutes un grand vent se lève sur Sokoine, le ciel devient menaçant et nous sentons la pluie arriver. Tout à coup c’est le déluge. Je sors sous la pluie et me frotte les bras et le visage encrassés par ce sable qui colle à la peau ! Quel bonheur ! haha ! Je n’ai jamais été aussi contente de voir la pluie !

Journée terminée, je rentre à la maison. Nasra va mieux. Elle a récupéré l’eau de pluie dans les seaux, ce soir douche ! Les enfants s’endorment tôt ce soir. Je cuisine des pâtes pour Nasra (elle en rêve). La pluie tombe à nouveau. Des Massaïs qui étaient aux alentours entrent dans la maison pour se protéger de la pluie, « hodi » disent-ils (je peux entrer ?), « karibu » répond Nasra (vous êtes les bienvenus). Et nous voilà une dizaine de personnes dans cette petite maison, attendant que la pluie cesse ! Nous partageons notre repas avec eux.

Mercredi 22 Février, nous allons découvrir notre terrain. Nous empruntons un petit chemin pour y aller. Nous passons devant un énorme baobab, lieu où les Massaïs se retrouvent pour leurs meetings. Nous arrivons sur notre terrain, il est gigantesque ! Je ne l’imaginais pas aussi grand. Les enfants sont heureux de découvrir l’endroit de leur future école, ils courent de partout ! Je pleure de joie, ce terrain représente beaucoup de travail, l’énergie que nous avons tous déployé pendant toute une année. Je pense aux membres de MtotoSchool mais aussi aux parrains-marraines, donateurs… Sans vous tous nous n’en serions pas là… Ce terrain attend maintenant son école et nous devons agir le plus rapidement possible. Retour à la maison. Je rejoins Nasra et les autres femmes Massaïs sur une mkeka pour me reposer. Nasra me propose un chai que j’accepte volontiers.

Préparation du chai : gingembre pilé dans de l’eau bouillante. Ajouter un sachet de thé dans cette eau. Une fois infusé, mélanger avec un peu de lait. Un délice !

Les enfants jouent à côté de nous. Une des femmes me montre le bout des doigts de la petite Nemburissi. Ils sont blancs et un peu fripés. Je lui dit qu’elle a sûrement joué un petit moment dans l’eau et voilà le résultat. En fait, ce n’est pas du tout ça…. Nasra m’explique que Nemburissi ne se lave pas les mains lorsqu’elle a fini de manger. Et la nuit, pendant son sommeil… les rats viennent lui grignoter le bout des doigts !… Les rats ???!!! J’ai cru que j’allais tourner de l’oeil ! Nasra me dit « oui tu ne les vois pas la nuit ? ». Non je ne les vois pas et j’espère ne pas les voir ! Je dis à Nasra qu’il faut qu’elle apprenne la propreté à Nemburissi, elle peut attraper des maladies à cause des rats…

Jeudi 23 Février, dernier jour avec mes petits watoto… Les enfants ne veulent pas que je parte et Nelson encore moins… J’ai écrit un petit mot à mon Nelson et je demande à Lusajo de lui traduire en swahili. Je veux lui expliquer que je ne l’abandonne pas, qu’il doit aller à l’école tous les jours pour avoir un bon niveau scolaire et plus tard pouvoir avoir un bon travail, s’acheter à manger, des médicaments, des vêtements et aider sa maman. Nous sommes tristes… Je me souviens d’une conversation avec Nasra qui me disait qu’elle serait d’accord si je voulais prendre Nelson avec moi. Je lui réponds qu’il n’est pas question que je lui prenne son fils ! Elle me dit que Nelson est assez grand et que si ça peut lui apporter une meilleure vie, pourquoi pas ? Je lui réponds que j’aiderai Nelson aussi bien que possible mais jamais je ne l’enlèverai de sa famille, même si j’adore mon filleul… C’est la fin de ma dernière journée à Sokoine, je joue une dernière fois avec les enfants. Je prépare ma valise. Une des valises a une roue cassée. Je décide de la donner à Nelson pour qu’il puisse y ranger ses habits. Nous trions son linge qui est mélangé avec celui de ses parents et le rangeons dans sa nouvelle valise. Il est très content et très fier. J’en profite pour y glisser un paquet de gâteaux et lui fait un clin d’oeil. Grand sourire de mon Nelson. Il pleut à nouveau au grand bonheur de tous. La saison des pluies démarre enfin. La rivière se remplit d’un coup et les enfants et moi sortons pour suivre le cour d’eau. Nous sommes contents de voir à nouveau toute cette eau… Je pars donc de Sokoine rassurée. La vie leur sera peut-être un peu plus douce pendant quelques mois…