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Août 2018

« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès »

Paul Eluard

Second séjour de l’année en Tanzanie pour moi. Je rejoins cette fois-ci l’équipe de l’association Un Mo D’où Tanzanie à Dar es Salaam pour travailler sur notre projet commun : la construction de notre 2nde classe à Sokoine. Cela fait un an que nous travaillons ensemble sur ce projet et que Un Mo D’où lève les fonds nécessaires pour réaliser cette construction. J’ai tellement hâte de les rencontrer !

Après un voyage assez laborieux pour Un Mo D’où et moi-même (problèmes de vols), nous nous retrouvons dimanche 29 Juillet à Dar es Salaam, heureux d’être enfin sur la terre Tanzanienne.

Lundi 30 Juillet : Une fois le petit déjeuner pris, nous sommes prêts pour faire notre voyage jusqu’à Sokoine. Nous nous rendons à la gare routière de Dar es Salaam accompagnés de Edward et de Saitoti pour prendre un bus. Le voyage sera long mais nous passons notre temps à regarder les paysages, les habitants et à dormir… Petite halte à Chalinze pour manger rapidement, frites et viande feront bien l’affaire.

Nous redémarrons, la fin du voyage arrive. Le bus nous arrête à l’entrée du village, juste devant le local où les enfants travaillaient avant que l’on ait notre première classe. L’équipe Un Mo D’où réalise combien cet emplacement était petit…

Des amis Massaïs nous attendent pour transporter nos 19 valises sur leurs motos jusqu’à l’école.

Zeliha, Shakir, Aylin, Lilian, Inès, Etienne, Cécile, François et moi-même partons à pieds et empruntons le chemin de l’école. Nous passons devant le lac où tous les villageois viennent se baigner, où les vaches viennent boire… De nombreux allers-retours se feront de l’école jusqu’au lac pour prendre de l’eau pour faire le ciment… Sur le trajet, je retrouve des amis et leur dis bonjour, quel plaisir de se retrouver. Nous marchons encore quelques mètres et j’aperçois au loin mon Nelson et Abi, sa cousine. Ils accourent jusqu’à nous et me sautent dans les bras. Je ne peux pas m’empêcher de verser une larme… Les enfants disent bonjour à toute l’équipe et Nasra, maman de Nelson et cuisinière de MtotoSchool, vient également à notre rencontre.

Nous sommes tous émus de voir notre seconde classe sortie de terre. Elle est comme prévu. Les artisans nous ont attendus pour continuer la construction. Cétait l’accord entre Un Mo D’où et MtotoSchool. Un mo d’où lève des fonds pour financer différents projets dans le monde et souhaite également participer aux constructions.

Nous disons bonjour à tous les enfants de l’école et du village qui nous attendaient avec impatience. Un bel accueil pour une équipe en or ! Les enfants reçoivent des ballons gonflables, certains se trouvent déjà dans les bras des grands, tellement besoin d’affection, d’autres jouent au foot, les filles chantent et dansent avec nous. Nous terminons notre soirée autour d’une table dans la nouvelle cuisine MtotoSchool. La cuisine et le coin repas ont pu être construits avec l’aide du Rotary Club de Martigues et deux écoles, Saint Michel de Mallemort et Jeanne d’Arc de Lambesc et nous les en remercions vivement. Nasra nous a préparé un bon petit plat. Des Massaïs viennent nous voir, la sympathie de notre équipe les attire et nous passons une bonne soirée à faire connaissance et à plaisanter.

Mardi 31 Juillet : De bon matin les travaux commencent pour toute l’équipe, nous faisons une chaîne humaine pour déplacer les briques aux quatre coins de la classe pour gagner du temps et faciliter le travail des artisans. Des vaches et des chèvres viennent paître sur le terrain de l’école, les jeunes bergers nous regardent travailler. Les enfants sont prêts à entrer en classe avec Ericy, chantant leur hymne MtotoSchool. Des amis Massaïs sont présents, ils sont curieux de rencontrer ces nouveaux mzungu qui sont là pour aider leurs enfants et nous prêtent main forte ! Nous travaillons au rythme de musiques Tanzaniennes, super ambiance ! L’équipe se relaie pour aller chercher de l’eau au lac pour préparer le ciment. Les artisans apprécient notre coopération. Leur travail est facilité. Pendant ce temps Nasra prépare le porridge pour les enfants, il en faut une certaine quantité pour tous. Aujourd’hui ils auront du pain en plus du porridge. Nous sommes conscients que le porridge n’est pas suffisant, nous travaillons sur ce sujet pour qu’ils aient un repas digne de ce nom…  Les enfants sortent de classe, excités à l’idée  de venir dire bonjour à tout le monde ! Des affinités se tissent, certains ont déjà jeté leur dévolu sur telle ou telle personne et sautent à leur cou… Ils se dirigent ensuite vers la cuisine, se lavent les mains, s’assoient et attendent la distribution de pain et porridge. Ils apprécient énormément cet endroit. Nasra aussi se sent bien ici, nous avons beaucoup plus de vaisselle maintenant et nous avons de quoi entreposer la nourriture. Nous envisageons de faire des étagères pour bien organiser ce coin cuisine. Une fois leur repas terminé, les enfants se lavent les mains et courent sur le terrain de l’école. Certains vont demander un ballon à Ericy pour jouer au foot, bien sûr ! D’autres jouent dans le sable près de la construction et jettent un oeil sur ce que nous faisons. Les enfants sont heureux ici, ça saute aux yeux ! Leur comportement a changé depuis un an, ils sont épanouis. Cela fait plaisir à voir… Les enfants les plus réticents viennent désormais vers moi, ils commencent à s’habituer à ma présence. Certains commencent à se faire remarquer… Matunda pour son espièglerie, Nelson pour son grand sourire, Iqram pour son besoin de câlins, Abi pour sa sensibilité… chaque enfant a ses qualités que nous apprécions tous. Des garçons veulent participer au ciment, ils prennent une pelle et hop au boulot ! Toute l’équipe écoute les instructions des artisans, en particulier celles de Mbuta, très bon artisan et très rapide dans son travail. Nous utilisons du ciment pour reboucher les trous entre les briques. Le travail se fait très vite à nous tous. Nous formons une belle équipe !

Mercredi 1 août : Le travail sur le chantier se poursuit. De mon côté je m’organise pour faire plaisir à mes petitous. Aujourd’hui j’ai prévu de  leur préparer de la graine de couscous et des pop corn. J’espère qu’ils vont aimer. Les enfants sortent de classe et viennent à la cuisine. Nasra et moi leur servons leur repas… ils se régalent ! Que c’est bon de voir leurs yeux remplis de satisfaction. Quand je vois ces petites bouilles avec de la nourriture au coin de la bouche et les yeux rieurs ! Il n’y a rien de mieux pour nous satisfaire, telle est notre récompense.

Une journée bien remplie se termine. Après avoir pris notre douche, nous allons manger. A la fin du repas, Edward et Emma nous proposent d’aller dans la forêt avoisinante pour assister à la célébration d’un mariage. Nous sommes ravis ! Un de leurs amis vient donc nous chercher en voiture et nous partons en pleine nuit vers la forêt. La voiture nous arrête et nous devons continuer le chemin à pied munis de nos lampes. Après quelques mètres nous commençons à entendre des chants Massaïs, frissons ! Nous arrivons sur place, difficile de distinguer les visages, il y a juste une lampe torche accrochée dans l’arbre surplombant la célébration. Les Massaïs ont formé un cercle. Les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Les femmes chantent avec leurs voix aigües et les hommes de leur voix graves, caverneuses, puis sautent au milieu du cercle. Nous sommes un peu sur notre réserve, personne ne veut déranger cette célébration. Les Massaïs nous invitent à entrer dans leur ronde. Il n’y a que des jeunes personnes, les mariés sont absents. Les jeunes-filles Massaïs  veulent faire connaissance et nous demandent nos prénoms. Elles sont intriguées de voir des peaux blanches, des cheveux longs… Elles sont parées de magnifiques bijoux qui tintent au moindre mouvement. Les hommes de l’équipe Un Mo D’où participent à la danse. C’est une très belle soirée qui nous transporte hors du temps… La célébration se termine, quelques Massaïs viennent nous remercier pour notre présence et nous les remercions en retour. Nous retournons à notre voiture, ravis de cette soirée.

Jeudi 2 août : Aujourd’hui nous devons aller à Morogoro pour acheter des matériaux pour la toiture mais avant de partir l’équipe UMD tient à distribuer des chamallows aux petits à la fin de leur repas. Les enfants adorent ça ! Nous partons pour Morogoro, certains vont faire des achats personnels, Zeliha, Etienne, Emma et moi-même allons acheter la tôle et le bois nécessaires pour préparer la toiture de la classe. Le moindre déplacement que nous faisons en véhicule pour aller d’un magasin à un autre pour acheter les matériaux nous prends un temps fou… Nous rentrons en fin d’après-midi au village.

Vendredi 3 août : Aujourd’hui je suis seule, l’équipe UN MO D’où profite de cette journée où les artisans n’ont pas besoin de notre aide pour aller faire un safari d’une journée. Repos bien mérité ! Les artisans font les consolidations avant de poser la toiture. De mon côté je nettoie les murs intérieurs de la 1ère classe. Des petites mains cracras se sont posées dessus et certains petitous n’ont pas compris qu’il fallait écrire sur le cahier et non sur le mur ! Haha ! Abi et Kimeni, me voyant au travail, viennent m’aider, ils sont très efficaces. Le lendemain, Ericy montre aux enfants que les murs sont propres et leur explique que 2 élèves ont participé au nettoyage… interdit désormais de salir les murs !

Je vais ensuite aider Nasra à laver la vaisselle. Une petite fille, âgée de 8 ans environ, du nom de Deborah, s’approche de moi et me fait un grand sourire. Elle me contemple, je crois que je lui plais ! Elle prend mon éponge et se met à laver la vaisselle ! Incroyable… je suis vraiment dans un autre monde… Le comportement des enfants est si différent ici, ils sont si responsables…

Je profite de cette journée repos pour offrir quelques cadeaux à mon Nelson, son frère, cousine et cousin. Ils découvrent les clipo – jeu de construction. Je n’aurai jamais cru qu’ils seraient si emballés par ce jeu, ils passent tout l’après-midi à construire des avions, voitures…

Samedi 4 août : Nous emmenons toute l’équipe au marché Massaï. Découverte des tissus Massaïs, couteaux, perles, sucre de canne, calebasses. Nous allons ensuite manger sous une petite cabane végétale. Nous commandons une pièce de boeuf pour nous tous, ugali, quelques légumes. Un repas bien sympathique. Mais le travail nous attend à Sokoine, nous ne pouvons pas rester très longtemps.

Nous retournons à l’école. Les enfants sont à la cuisine, en train de jouer ensemble. Ce lieu est devenu leur point de rencontre après l’école.

Dimanche 5 août : Pendant que tout le monde continue les travaux de la classe, François et moi décidons de nettoyer un peu le terrain. Il y a des bouteilles en plastique et surtout des briques cassées et les enfants risquent de se faire mal, ils courent bien souvent pieds nus… D’ailleurs, nous avons soigné des blessures aux pieds. Epines, coupures… Les enfants sont très résistants à la douleur malgré les infections dûes aux blessures. Certains n’ont pas de chaussures, quel tristesse… Encore un projet auquel nous devons penser…

Une fois le terrain déblayé, les travaux terminés pour la journée, tout le monde a envie de se détendre et une partie de football commence. Certains garçons sont vraiment disposés au foot. Le petit Matunda fait rire tout le monde. Il est tout petit mais personne n’arrive à lui prendre le ballon ! Quelle rigolade avec ce petit bandit !

Lundi 6 août : Gros travaux en vue, il faut cimenter les façades. Les artisans nous montrent comment nous devons nous y prendre. Chacun prend ses outils, ses gants et nous nous répartissons aux 4 coins de la classe pour avancer le travail le plus vite possible.

Une fois le travail bien avancé, l’équipe se divise en deux. La première reste sur le chantier et la seconde va préparer une grosse surprise pour les élèves, parrainés et non parrainés. Chaque enfant va recevoir un sac à son nom, garni de fournitures scolaires, une couverture polaire, une tenue vestimentaire, un pyjama, culotte, chaussettes, un jouet… Je les aide à trier les vêtements par taille. Une fois le travail terminé, nous rangeons les sacs et vêtements au fonds de la classe pour les distribuer un autre jour.

Mardi 7 août : Je prends les enfants non parrainés en photo, il est nécessaire de leur trouver un parrainage quand je serai de retour en France.

D’autres enfants jouent avec la charrette que nous avons louée pour aller chercher l’eau au lac. Les allers-retours étaient tellement fatigants… UN MO D’où distribue des bonbons aux enfants. Les rires des enfants résonnent dans l’école.

Mercredi 8 août : Les artisans commencent à poser la toiture.

Aujourd’hui UN MO D’où organise une grande fête pour les enfants. Ils découvrent une classe inhabituelle. Différents ateliers les attendent, comme la pâte à modeler, le coloriage de boules de noël, la confection de bracelets brésiliens, l’apprentissage de l’origami… Des friandises leurs sont offertes ainsi qu’une bouteille de jus de fruit pour chacun. Les enfants sont intrigués par toutes ces activités. Nous voyons qu’ils n’ont jamais dessiné ou colorié, ils ne savent pas vraiment comment utiliser les crayons de couleur. Un coloriage géant a été disposé par terre et plusieurs enfants s’y attèlent. C’est une grande découverte pour eux. Edward met l’ambiance en mettant de la musique. Une fois les ateliers terminés, Emma demande aux enfants de nous faire une démonstration de leurs danses et chants. Quel plaisir de les entendre chanter ! Ils nous invitent à danser comme eux, bel échange… C’est la fête à l’école ! Je me mets en retrait, à l’entrée de la classe. Je n’arrive pas à croire à tout ce que font ces personnes pour nos petitous. Voir cette classe remplie de joie me bouleverse, je sors de la classe pour m’isoler et pleurer, trop d’émotions pour moi…

UN MO D’où fait beaucoup pour nos enfants. En début d’après-midi nous leur offrons à notre tour un beau cadeau, un Massaï show. Nous assistons au sacrifice de la chèvre, François goûte au sang. Bienvenue au club des Massaïs mzungu ! Haha ! Nous goûtons à la viande. Un groupe de Massaï se regroupe dans la cour de notre école et commence à chanter. Le show commence. Nous les rejoignons, formons un cercle et admirons leurs prouesses. Je suis toujours subjuguée par leur voix graves…UN MO D’où participe à la danse.

Le show se termine, nous remercions les Massaïs pour cette belle prestation. Tout le monde est ravi.

Jeudi 9 août : Repas de fête pour les enfants. Tout au long de l’année, MtotoSchool récolte des petites pièces jaunes pour pouvoir offrir de temps en temps un repas complet aux élèves. Je me suis donc rendue en Tanzanie avec une belle petite somme et j’ai pu acheter de quoi leur faire un bon repas (riz, légumes, viande et bananes). Je tiens à remercier les personnes qui nous aident à récolter ces petites pièces. Vous pouvez voir sur les photos oh combien les enfants sont heureux de recevoir un repas digne de ce nom.

Après le repas, UN MO D’où souhaite distribuer les sacs cadeaux aux enfants.

Nous faisons donc entrer les enfants deux par deux dans la classe. Ils sont intimidés, se demandent ce qu’il se passe. Inès et Zeliha essaient de trouver un vêtement à leur taille. Aylin les accueille avec son plus beau sourire, entourée d’une multitude de sacs. Les enfants s’agenouillent face à elle pour pouvoir voir ce qu’il se trouve dans leur sac. Il y a des enfants qui ont le visage inexpressif, ils n’ont jamais eu autant de cadeaux, d’autres ont le visage radieux ! Avant de repartir avec leur sac, ils se dirigent vers Shakir qui leur fait choisir un petit jouet, un et pas trente six Matunda ! Haha ! C’est Noël avant l’heure à Sokoine… Une fois que la distribution des sacs est faite pour tous les élèves, nous avons encore beaucoup de vêtements à distribuer. Des enfants du villages et des mamans attendent devant la classe. Nous les faisons entrer chacuns leur tour. Tout le monde est ravi de repartir avec un vêtement neuf. Edward entre dans la classe, il est médusé par ce qu’il voit. Tant de vêtements ! Nous nous regardons et nous avons la même pensée… Nous sommes bouleversés. C’est invraisemblable ce qu’il se passe dans notre classe. Il y a 3 ans, jamais nous n’aurions pensé avoir un tel soutien pour rendre les enfants si heureux. J’en ai pleuré de joie, le bonheur des enfants et des villageois était évident.

C’est la fin de la journée, Edward et Emma mettent de la musique à l’extérieur. Les enfants du village viennent nous voir, la plupart vêtus de leurs habits neufs. Nous les invitons à danser. Les enfants sont heureux de partager ce moment avec nous et c’est réciproque.

Nous terminons notre soirée dans un petit restaurant à Dakawa, à 10 minutes de Sokoine, dans une ambiance musicale. Chacun de nous est ravi.

Vendredi 10 août : Dernier jour pour UMD à Sokoine…

UMD offre un ballon à chaque élève. J’ai téléchargé des dessins animés en swahili et nous utilisons la télé de Edward dans la classe pour les diffuser. Les élèves et aussi les enfants du village découvrent les contes de fées et autres histoires. Pour la majorité d’entre eux c’est la première fois qu’ils regardent la télé. Je ne sais pas qui est le plus heureux de cette découverte, les enfants ou moi ??…

En fin de matinée, UMD souhaite laisser son empreinte à Sokoine… Nous utilisons un tissu blanc et chacun de nous y dépose sa main avec de la peinture. Ce tissu sera affiché dans la classe, très beau souvenir de notre séjour commun…

Il est l’heure de partir pour UMD. Difficile d’exprimer quoi que ce soit, tout le monde a la gorge nouée. Petits et grands pleurent, Abi est inconsolable… C’est très dur. Shakir, fait un discours pour nous remercier « cette école est pour vos enfants et vos enfants sont votre futur ». Certaines femmes Massaï pleurent. Emma remercie UMD au nom de MtotoSchool, je suis incapable de m’exprimer… Nous nous disons au revoir le coeur serré. Merci UMD pour ce que vous avez fait pour nos petits. Nous avons passé de très bons moments ensemble. Votre départ va laisser un grand vide à Sokoine, c’est certain.

Samedi 11 août : Nouvelle journée à Sokoine. L’ambiance est différente désormais… Je pars en dala dala avec Ericy pour rejoindre Emma au marché Massaï. Nous devons acheter quelques chèvres de la part de parrains et marraines. Dans le dala dala, un Massaï que je ne connais pas me demande ce que je fais en Tanzanie. Je lui parle du projet de MtotoSchool. Il a entendu parler de notre école et me dit que les familles vivant à proximité de Sokoine apprécient cette initiative. Il me dit qu’il serait bon d’avoir un bus pour permettre aux enfants vivant loin de l’école de pouvoir venir chez MtotoSchool. Oui c’est une bonne idée, bien sûr… Nous verrons dans les années à venir ! Nous arrivons au marché, les Massaïs arrivent tôt pour vendre leur bétail. Nous retrouvons Emma. Il cherche les meilleurs chèvres possible. Les chèvres sont embarquées dans une camionnette, nous les retrouverons plus tard à Sokoine. Nous allons manger sur le marché. J’en profite pour acheter des chaussures à la petite Abigaëlle de la part d’une personne d’UN MO D’où. Abi n’a plus aucune chaussure et s’est blessé un pied… Nous retournons à Sokoine. Abi est très contente d’avoir des chaussures neuves ! Je passe ensuite mon après-midi à ranger les fournitures scolaires, le para-médical et activités sportives qu’a apporté UMD. En fin d’après-midi nous partons à pied dans le village pour apporter les chèvres à deux filleuls. Nelson et Kimeni sont devant nous, tenant 2 chèvres par une corde. Tout à coup nous les entendons rire. Ils ont laissé s’échapper les chèvres et nous devons courir après. C’est la première fois que je gronde Nelson. Nous ne devons pas perdre les chèvres ! Difficile de les attraper, il nous faut une bonne demi heure pour y réussir avec l’aide d’un homme qui nous croise… J’embrasse mon chouchou, il est pardonné, haha !

Dimanche 12 aout : J’entends de la musique non loin de l’école. Cette musique vient d’une maison en terre et il y a du monde à l’intérieur. C’est une petite église faite en terre, comme les maisons des Massaïs et les villageois s’y retrouvent pour chanter, danser, prier. J’y retrouve des enfants de l’école qui sont assis sur les bancs en tant que spectateurs ou par exemple Furaha qui danse avec les adultes. Une super ambiance !

Lorsque je ressors de l’église je croise Iqram qui est avec un copain. Il me dit « zawadi » (cadeau). Je le suis. Nous allons jusqu’au baobab qui surplombe notre école. Ils grimpent tous les deux dans l’arbre, car ils veulent m’offrir un de ses fruits. C’est tellement haut, j’ai peur et je culpabilise de les laisser monter pour me faire ce cadeau… Ils réussissent à faire tomber un fruit, redescendent et je vois la fierté de Iqram de m’offrir ce fruit. Ils vont tous les deux casser le fruit contre un tronc d’arbre. A l’intérieur, des petits cubes blancs que l’on fait fondre dans la bouche, c’est un peu sucré-acide. C’est leur friandise. Je suis très touchée par ce cadeau qui n’a pas été facile à attraper.

Plus tard, occupée dans la maison de Nelson, j’entends des pleurs de petite fille, me semble-t-il, à l’extérieur. Je sors pour voir ce qu’il se passe, une jeune fille qui n’a pas plus de 16-17 ans pleure dans les bras de la mama. Nasra m’explique que c’est une jeune fille de la famille et qu’elle a été mariée il y a quelques mois. C’est la première fois depuis son mariage qu’elle rend visite à sa famille… Si jeune…elle avait l’air si désemparée dans les bras de la mama… En fin d’après-midi, Nelson, Mesiah, Abi, Kimeni et moi allons dans le bureau pour regarder des dessins animés. Les enfants adorent ça. J’ai aussi ajouté quelques photos que nous avons faites avec les membres de UMD. Abi a envie de pleurer et Nelson réclame Lilian…

Lundi 13 août : Je vais acheter des fruits et légumes à Dakawa pour cuisiner pour mes 4 petitous. Nasra m’a fait la remarque que Nelson s’est enrobé depuis ces 2 dernières semaines car il mange bien. Cela me fait plaisir mais en même temps je me sens triste car je sais que lorsque je suis absente la famille n’a pas les moyens d’acheter autant de nourriture pour les enfants.

Les petits sont dans leur chambre en train de faire des coloriages offerts par UMD.

Une fois leur petit plat préparé, je les appelle. Ils ne se font pas attendre. Ils mangent des parts si importantes. A la fin du repas, ils crient « Sandrine, thank you ! ». Des enfants heureux pour un simple repas, un monde si différent…

Mercredi 15 août : Je fais des pops corn, il en reste encore un peu. Activités tatouages éphémères avec les enfants, ils adorent. Ensuite, je mange en compagnie de Ericy, des enfants du village jouent non loin de nous et jettent un oeil discret sur notre assiette. Il m’est impossible de manger. Je ne termine pas mon assiette et je la donne aux enfants qui se la partagent.

Tous les après-midi, les filleuls qui sont en primaire dans une autre école de Sokoine, rejoignent Ericy pour manger et ensuite apprendre l’anglais. Je vais donc leur dire bonjour dans la classe. Je vois Rose, Nashumu et Temani en pleurs. Je demande à Ericy ce qu’il se passe. Il me dit qu’elles viennent de voir le tableau où j’ai dessiné un avion pour signifier que mon départ approche. J’essaie de les consoler sans pleurer aussi… Je leur montre les photos que nous avons fait ensemble pour les distraire, ça marche. Nous allons faire des tatous éphémères. Les filles sont contentes.

Jeudi 16 août : C’est mon dernier jour à Sokoine. Je passe la matinée avec les enfants et Ericy dans la classe. Je les aide à travailler. Ericy corrige leurs travaux et moi je les prends en photo encore et encore… Les enfants deviennent turbulents. Ericy commence à hausser le ton et tape le sol avec sa baguette en bois. Il me fait rire ! Je lui propose de lui montrer la méthode de Jacqueline pour les apaiser. Vous vous souvenez de cette video ? Jacqueline faisait des mouvements avec ses bras et les enfants l’imitaient. J’en fais de même, les enfants se calment instantanément… et… j’entends des enfants murmurer « Jacqueline… ». Eh oui Jacqueline ils s’en souviennent ! Ericy est impressionné par cette méthode !

Je raconte ensuite l’histoire de Pépeur le petit lapin à 3 pattes, écrit par Marie-Christine Boulagnan et illustré par Myriam Deport, que traduit Ericy aux enfants. Au début de l’histoire ils étaient assis chacun à leur table, à la fin ils étaient agglutinés dans mon dos pour voir les images !

14:00 : c’est l’heure de mon départ de Sokoine. Mon Nelson pleure dans mes bras, Abi, en larmes, ne me lâche pas la main, Kimeni retient ses larmes, nous sommes tous tristes. Ces dernières semaines ont été si intenses avec UMD et les enfants s’attachent tellement vite. Je n’arrive pas à les consoler. Je monte sur la moto pour rejoindre un bus sur la route de Sokoine. Je me retourne et leur envoie des millions de baisers. Mon Dieu que c’est dur…

nb : Si vous avez lu ce récit vous pouvez constater que mon séjour à Sokoine avec l’équipe UN MO D’où Tanzanie s’est très bien passé. Je tiens à exprimer toute ma gratitude envers cette équipe dynamique, sympathique, humble. Zeliha, Shakir, Lilian, Aylin, Etienne, Inès, François et Cécile ont passé une année à lever les fonds nécessaires pour financer la construction de notre 2nde classe mais pas seulement !… Ce qu’a fait cette équipe à Sokoine pour les enfants est géant. Ils leur ont réservé de belles surprises et leur ont donné beaucoup d’affection ! D’ailleurs la séparation a été difficile autant pour les enfants que pour les adultes… Les villageois et les enfants se souviendront très longtemps de ce séjour. Je remercie également UN MO D’où pour sa confiance. Zeliha, présidente de UN MO D’où, m’a contactée il y a un an en me signifiant que MtotoSchool était « l’association test » car généralement UN MO D’où travaille avec des associations connues et ayant quelques années d’ancienneté. Tout a été mis en oeuvre pour que notre projet commun aboutisse. Je remercie également notre équipe de Sokoine, Emma, Edward et Ericy pour leur travail auprès des enfants et leur dévouement.

Je remercie également les donateurs et établissements qui nous ont soutenus toute cette année (Rotary Club de Martigues, les écoles Saint Michel de Mallemort et Jeanne d’Arc de Lambesc, le collège Saint Louis Sainte Marie de Gignac, la Fraternité Salonaise, l’OMS de Salon de Provence, le Festival International Espoirs, Elon Benattar et ses chanteurs, la mairie de Salon de Provence, parrains et marraines). Sans vous tous MtotoSchool serait dans l’incapacité d’aider les enfants de Sokoine…

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Février 2019

« On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler »

Proverbe Africain

Fevrier 2019 : L’heure est arrivée pour un nouveau voyage humanitaire avec une nouvelle équipe de l’association UN MO D’où, qui finance la construction d’une petite maison pour loger 2 enseignants. Nos valises sont à nouveau remplies de divers dons, vêtements pour les enfants, nourriture, jouets, livres, matériel sportif, etc… Le séjour sera court, une dizaine de jours, et nous avons un beau projet à réaliser sur place.

Lundi 4 Février : Nous arrivons, Jacqueline, ma maman et moi-même à l’aéroport de Dar es Salaam à 2 heures du matin. Jacqueline et Dédée (ma maman) prennent un premier taxi pour aller à l’hôtel. De mon côté, j’attends l’équipe UMD (Pauline, Louise, Clémence, Mathieu et Antoine) qui doit arriver à 4 heures du matin. C’est la première fois que nous allons nous rencontrer, mis à part quelques rendez-vous par video. La dynamique équipe sort de l’aéroport et nous rejoignons l’hôtel, nous nous couchons à 6 heures pour nous lever à 8 heures…

Nous faisons plus ample connaissance pendant le petit déjeuner et Jérémia, le frère de Emma et Edward nous rejoint dans la salle de restauration, il sera notre guide pour le trajet de Dar es Salaam jusqu’à Sokoine.

Une fois le petit déjeuner terminé, nous ne traînons pas, nous déposons nos bagages dans la navette qui nous amènera jusqu’à la gare routière de Dar es Salaam, à ¼ d’heure de l’hôtel. Nous avons encore plusieurs heures de trajet. Une fois à la gare routière, Jeremia trouve un bus Shabiby Compagny qui nous fera la faveur de nous déposer juste devant le village de Sokoine.

Quelques heures de route, nous en avons plein les yeux, les piétons aux vêtements colorés, le paysage qui est toujours aussi époustouflant, aloe vera, montagne, nuages, terre ocre… Petite halte de 15 minutes pour manger un petit peu puis nous arrivons enfin à Sokoine. Nous déchargeons nos bagages du bus, un ami viendra les charger dans sa voiture et nous les amènera jusqu’à l’école.

Nous entrons dans le village, j’ai hâte de faire découvrir notre école et de présenter mes amis à tout le monde, tout particulièrement à ma maman qui rêvait tant de me suivre. Nous longeons le lac et arrivons à hauteur de l’école, des enfants accourent vers nous, il y a Abi, Kimeni, Furaha qui a la joie de rencontrer sa marraine Dédée et beaucoup d’autres enfants. Quel bonheur de les voir ! Ils ont tellement grandi en quelques mois !

Nous arrivons dans l’école, nous constatons avec UMD que les matériaux pour la construction du local des enseignants sont en place, prêts à être utilisés !

Je fais les présentations, les enseignants, les cuisinières et les enfants sont heureux de rencontrer ces nouvelles personnes. Des ballons sont offerts aux enfants et ceux-ci sont, bien évidemment, euphoriques. Certains d’entre nous passent un petit moment à jouer avec les enfants, d’autres font connaissance par le regard, des sourires… Beaucoup d’émotions pour ce premier jour.

Les cuisinières nous ont préparé un bon petit repas dans la cuisine de l’école, tout le monde apprécie ces nouvelles saveurs.

La nuit tombe, nous sommes fatigués du voyage. UMD, tout comme la précédente équipe, dormira dans la classe sur des matelas et sous des moustiquaires. Dédée, Jacqueline et moi-même serons logées dans ma famille d’accueil. Une expérience inoubliable pour elles, une vie à la campagne avec les animaux de ferme (chant du coq le matin dans le couloir de la maison ! Meuglement des vaches et bêlement des chèvres !). Dédée et Jacqueline dormiront dans une maison traditionnelle Massaï faite de terre, de bouse de vache et de branchages et moi dans une seconde maison, juste à côté, faite en brique.

Mardi 5 Février : 5:30, comme prévu nous sommes réveillées par le coq, les vaches et les chèvres (j’en connais une qui avait envie d’étrangler le coq au bout de quelques jours !). Les femmes Massaïs s’affairent déjà autour des vaches. Elles attachent celles-ci autour d’un arbre et font venir leur veau. Celui-ci commence à têter pour activer la lactation puis la femme Massaï prend le relais et traie la vache en recueillant le lait dans une calebasse. Une fois la calebasse remplie, la vache est libérée et le veau peut à nouveau têter.

En fin de matinée, les vaches et chèvres partent dans la forêt pour s’alimenter car l’herbe est rare dans le village à cause de la sécheresse. Les Massaïs mettent chevreaux et veaux dans leur enclos pour qu’ils ne suivent pas leurs mamans dans la forêt, c’est trop dangereux pour eux.

Nous sommes donc réveillées assez tôt. Les enfants entrent en classe entre 7:30 et 8:00, nous avons donc un peu de temps pour nous préparer. Nous avons à disposition un coin douche avec chaque jour un seau d’eau provenant de la rivière (il faut dire que l’eau n’est pas très claire). Une fois prêtes nous partons toutes les trois sur le chemin de l’école (à ¼ d’heure de marche). Vers 7:30, il fait déjà chaud, des femmes Massaïs nous saluent, elles vont au lac pour laver leur linge, des enfants nous rejoignent sur le chemin pour aller jusqu’à l’école, nous rencontrons de jeunes bergers et leurs chèvres sont sur notre passage, quel dépaysement ! Nous arrivons à l’école, l’équipe UMD est déjà sur le chantier, les enfants se ruent vers nous pour nous dire bonjour, ils ont tellement d’affection pour nous… Pendant que les enfants vont travailler en classe, nous commençons à ouvrir nos valises pour trier, par famille, les cadeaux que nous avons reçus de différents donateurs, des marraines… Il est environ 10:30, l’heure du petit déjeuner. Nous buvons du chai, mangeons de l’ananas, des bananes, des beignets (vitumbua, fait de noix de coco et riz mixés, délicieux). Nous avons prévu aujourd’hui de préparer le rideau de bouchons pour réaliser la porte virtuelle de l’aire de jeux. Nous nous installons sous le baobab pour y travailler car il fait très chaud. L’équipe UMD se joint à nous ainsi que les enfants. Nous tentons de leur expliquer le but de cette activité, certaines jeunes filles connaissent quelques mots anglais, l’idée leur plaît beaucoup ! Chacun fait connaissance, les enfants jouent avec nos cheveux et touchent notre peau. Certains rient, c’est étrange pour eux de tels cheveux. Nous sortons un ballon pour que les enfants jouent au foot, le sport favori des Massaïs ! Les filles restent avec nous, chantent et dansent ou jouent à la corde à sauter.

La fin de la journée arrive, c’est l’heure du repas, vers 21:00, nous avons au menu de l’ugali (polenta avec de la farine de maïs), des haricots, du maïs, de la viande, de l’ananas et de la pastèque.

A la fin du repas UMD va se coucher dans la classe, la mama nous attend pour retourner à la maison (nyumbani), il fait nuit et elle ne veut pas que nous rentrions seules. Il fait bon à cette heure-ci, le ciel est étoilé, nous nous sentons bien…

Mercredi 6 Février : Je suis la première à être prête. En attendant que Dédée et Jacqueline me rejoignent, je rejoins les hommes Massaïs dans l’enclos des vaches . Tous les matins, avant de laisser partir le troupeau dans la forêt, ils vérifient l’état de santé de chacune des vaches. Si l’une d’entre elles montre des signes de faiblesse, ils lui administrent une piqûre. Les vaches sont la seule richesse des Massaïs, ils ne peuvent pas se permettre de les perdre. Ce matin, un des bergers veut boire du sang. Nous sommes au milieu du troupeau et je regarde les Massaïs faire leur choix sur la vache qui donnera son sang. La vache doit être robuste et non maigre à la peau fripée comme certaines. Une fois la vache sélectionnée, ils sont 4 à la coucher à l’aide d’une corde nouée à une patte arrière. Un des Massaïs cherche la veine et plante une grosse aiguille. Le sang jaillit, la vache ne souffre pas. Le Massaï peut boire le sang directement ou utiliser un récipient. C’est une boisson dyamisante pour ce jeune Massaï et je sens son excitation quand il voit le sang jaillir. Il apprécie que je sois présente à ce moment précis et m’invite à prendre des photos. Je le remercie pour ce moment exceptionnel.

Dédée et Jacqueline me rejoignent, nous partons pour l’école. UMD est d’attaque de bon matin ! Briques, ciment, ils sont très motivés ! De notre côté, Jacqueline, Dédée et moi-même devont préparer la réalisation de l’aire de jeux. Nous avons acheté une balançoire et un tobogan et souhaitons créer un parcours de motricité. Nous devons donc acheter des planches, des clous et outils pour pouvoir travailler. En attendant la livraison de notre commande, je commence à décorer la 2nde classe qui a été construite en août 2018 par la 1ère équipe UMD. La classe prend une nouvelle allure et les enfants aiment ça. Nous leur avons apporté un atlas et leur montrons d’où nous venons et le parcours que nous faisons pour venir les voir. Les enfants comme les adultes sont surpris de voir que nous vivons si loin d’eux et combien le voyage est long.

Dédée utilise ses talents de couturière pour réparer les uniformes, recoudre les boutons. Elle en profite pour confectionner des jeux aux enfants avec des boutons et de la ficelle, ça les amuse beaucoup.

Les garçons, comme à l’accoutumée, jouent au ballon et les filles à la marelle et corde à sauter. Jacqueline leur donne des accessoires de sport offerts par des clubs de Salon.

Jeudi 7 Février : Nous avons reçu les planches nécessaires à la fabrication de notre parcours de motricité. Nous commençons donc à prendre les mesures et couper les planches. Nous demandons parfois de l’aide aux hommes qui sont sur place. Le bois est très sec et très dur, difficile d’enfoncer les clous ! Tout le monde travaille, même les femmes Massaïs qui, de leur côté, confectionnent des bijoux.

Il fait très chaud, c’est vraiment exceptionnel pour un mois de février. Nous nous installons sous le baobab pour prendre notre repas. Tout le monde est en admiration devant cet arbre gigantesque. Souvent j’essaie d’imaginer tout ce qui a pu se passer sous cet arbre depuis 400 ans…

Les enfants nous rejoignent, ils ont besoin d’être avec nous. Ils nous font des petites démonstrations à l’ombre du baobab, chants et ronde…

Il fait tellement chaud qu’un gros orage éclate. Nous courons tous pour nous abriter dans la cuisine. Cette fraîcheur fait du bien à tout le monde, nous respirons un peu. Des enfants utilisent des bouteilles vides pour récupérer l’eau de pluie qui coule de la gouttière qui a été installée récemment. A cet instant précis, on se rend compte combien l’eau est importante ici…

Vendredi 8 Février : Nous avons la surprise de voir, au lever du jour, deux taureaux se défier sous nos fenêtres. Ils sont énormes. C’est impressionnant de voir ce duel à quelques mètres de nous. Les petits bergers tentent de les séparer avec leur bâton.

Une fois à l’école nous distribuons avec UMD des vêtements que chacuns de nous avons récolté pour les enfants ainsi que des jeux d’éveil, des activités pour l’école et des fournitures scolaires. Les enfants sont heureux d’avoir de nouveaux habits.

UMD reprend le travail sur le chantier qui avance bien. De notre côté, nous allons rendre visite à quelques familles de filleuls(es) pour apporter les cadeaux que parrains et marraines nous ont donné. Une forte pluie s’abat sur Sokoine, nous sommes obligés de rester chez la petite Furaha en attendant que la pluie se calme. Ma maman offre des tas de cadeaux à Furaha, sa filleule, dont un sac de couchage. Ce sac a fait fureur ! Le grand frère de Furaha le pose sur un des lits et entre dedans la tête la première ! Je le vois se débattre car il ne trouve pas la sortie et ressort à reculons à toute vitesse ! Quelle rigolade ! Je lui montre donc comment l’utiliser.

Il pleut toujours mais nous devons encore aller visiter une famille. J’ai, par chance, un grand sac poubelle dans mon sac à dos. Nous le coupons et nous en servons pour nous abriter. Nous voilà en file indienne sous le sac poubelle, pieds nus dans la gadoue pour rendre visite à la famille de Witness et Timanoi ! Rien ne nous arrête ! Moment de bonheur simple et rires… Une fois les familles rencontrées, nous retournons à l’école, les vêtements humides et des tas de choses à raconter à nos amis. L’heure du repas est arrivée, nous sommes toujours gâtés par nos cuisinières, Nasra et Mama Losingo. Il est tard, nous devons retourner à la maison avec Mama. Nous prenons le chemin habituel mais nous réalisons que la pluie l’a inondé. Pas moyen de passer ailleurs ! Nous enlevons nos nu-pieds et marchons ou plutôt glissons dans la boue. Mais nous ne sommes pas au bout de notre surprise…nous devons traverser une grande mare alors qu’il fait nuit noire et ne voyons pas ce qu’il se trouve sous l’eau. Nous suivons la Mama qui tient à bout de bras une assiette d’os pour le chien de la famille. La Mama et Dédée glissent et évitent in extremis de tomber dans l’eau. Les os sont sains et saufs ! Quelle partie de rigolade !

Samedi 9 Février : Le samedi est la journée du marché Massaï. Nous proposons donc à l’équipe UMD d’aller tous ensemble visiter ce marché et faire des achats. Difficile de faire un choix parmi tous ces tissus Massaïs, nous trouvons également des perles, du miel, des fruits et légumes etc… Une fois la visite terminée nous prenons notre repas sous une paillotte. Une bonne pièce de bœuf avec des frites et quelques légumes. Nous regagnons le taxi mais avant de rentrer au village, nous faisons un arrêt pour montrer l’école primaire dont dépendent les élèves venant de MtotoSchool. A notre retour, les enfants nous attendent à l’école pour jouer.

Dimanche 10 Février : Aujourd’hui c’est repos. Nous nous levons un peu plus tard. J’entends les femmes Massaï parler entre elles. Je regarde les vaches et les chèvres qui passent devant ma fenêtre. Je pourrai les toucher s’il n’y avait pas de moustiquaire. La vie est tellement paisible ici, c’est mon paradis. Si seulement mon filleul, Nelson, était là, je serai comblée. Mais il est entré en primaire cette année et ses parents ont décidé de l’inscrire dans un internat à 30 minutes de Sokoine. Je n’ai donc pas la chance de le voir cette fois-ci car il ne rentre que pendant les vacances scolaires. Il me manque tellement, impossible de m’imaginer repartir de Tanzanie sans l’avoir vu et j’aurai tellement voulu que ma maman fasse sa connaissance… Son papa contacte l’école et la direction nous fait une faveur en nous accordant une visite d’un quart d’heure… Beaucoup d’émotion pour mon chouchou, sa famille et moi-même de se revoir. Le temps est passé très vite mais j’ai pu lui donner quelques cadeaux (gâteaux, photos de nous deux, petits jouets…). Je suis triste de cette rencontre éclair mais aussi heureuse de pouvoir donner la chance à ce petit homme de pouvoir aller dans une bonne école. Nelson doit retourner dans son école, nous nous faisons un dernier bisou. C’est trop dur !! L’ambiance est triste dans le taxi, je pleure et ne suis pas la seule je pense…

Nous arrivons à l’école en début d’après-midi. UMD n’est pas là. Juste à côté de l’école il y a une petite église en terre et l’équipe se trouve ici en train de chanter et danser avec les gens du village.

Nous profitons de ce dimanche pour offrir un Massaï show à notre généreuse équipe. Une chèvre est sacrifiée pour l’occasion. Tout le monde découvre le rituel des Massaïs. Une très bonne ambiance règne sous le baobab, les femmes Massaïs chantent et les hommes sautent et chantent.

Lundi 11 Février : Nous travaillons pour l’aire de jeux. Nous avons demandé aux ouvriers de nous faire un peu de ciment pour sceller la balançoire, le toboggan et la porte. Nous avons installé le parcours de motricité, les chevreaux auront été les premiers à tester le parcours ! La chaleur est pesante, impossible de continuer à travailler. Nous allons tous nous reposer sous le baobab.

Mardi 12 Février : Nous avons apporté de la semoule pour faire un bon petit repas pour les enfants. Semoule à la sauce tomate, les enfants se régalent.

Après le repas nous organisons différentes activités pour les enfants, 1-2-3 soleil, de la danse, des chants, distribution de ballons gonflables… Certains parrains et marraines ont souhaité offrir une chèvre à leur filleul(e), c’est chose faite, les enfants et leur famille sont très heureux.

En fin d’après-midi nous conduisons l’équipe UMD chez ma famille d’accueil pour leur montrer comment vivent les Massaïs. Découverte de leur maison, du bétail. Des chevreaux sont nés depuis peu, une vache est en « quarantaine ». Lorsque les Massaïs achètent une vache, celle-ci a plutôt tendance à se sauver et retourner d’où elle vient. La solution est donc d’attacher la vache à un arbre pendant 2 ou 3 jours, sans manger ni boire. Au bout de ce laps de temps la vache, une fois relâchée, n’a plus envie de se sauver et ne pense qu’à une chose, se nourrir. Elle est ensuite marquée au fer avec les initiales de ses propriétaires.

Mercredi 13 Février : Nous avons enfin terminé l’aire de jeux, le ciment est sec. Nous initions les enfants au parcours de motricité, ils aiment beaucoup. Le toboggan a énormément de succès ainsi que la balançoire ! Un petit clin d’oeil à la Soli’Run que nous avons organisé en octobre dernier sur le stade d’honneur de Salon de Provence : Ericy, un de nos enseignants court avec les enfants avec une coupe à la main. A la fin de la course nous offrons des bonbons offerts par Haribo.

Le même jour nous organisons un repas festif grâce aux pièces jaunes récoltées par les détenteurs de tirelire MtotoSchool. Au menu, riz, viande, choux, papaye, bananes, oranges et du soda. Les enfants, maternelle et primaire (plus de 80), savourent leur repas sous le baobab. Quelle satisfaction de les voir manger à n’en plus pouvoir… Mille merci aux personnes qui se donnent la peine de mettre de côté leurs petites pièces pour nos petits Massaïs !

Nous passons la fin de l’après-midi à l’ombre entre nos deux classes car il fait trop chaud pour faire quoi que ce soit… Certaines rêvent d’un bon shampooing… Nous accrochons notre pocket shower à un arbre et un salon de coiffure se met en place ! Toutes les filles se font dorloter par Dédée la coiffeuse !

Jeudi 14 Février : Après l’école nous jouons avec les enfants sur l’aire de jeux. Pour terminer leur repas nous leur avons fait des pop corns et distribué des bananes.

Une fois que les enfants ont terminé leur repas, je prépare des spaghettis à la sauce tomate à mon équipe et à UMD. J’ai l’impression de leur avoir servi du caviar !! Nos habitudes alimentaires commencent à nous manquer.

Après une petite digestion, nous partons avec mon ami Jérémia vers un endroit où « seulement les hommes ont le droit d’aller »… Nous longeons un joli lac rempli de nénuphars. Jérémia m’explique que c’est cette eau qui est consommée par les gens du village car les animaux n’y ont pas accès. De plus le nénuphar a un effet dépolluant.

Nous arrivons au lieu réservé aux hommes, il s’agit en fait d’une maison végétale où les hommes peuvent manger, boire et jouer au billard ! Nous nous asseyons et commandons une bouteille d’eau fraîche, nous buvons tous les jours de l’eau à température ambiante (il fait plus de 30 degrés…). Quel plaisir de boire cette eau fraîche ! Nous regardons les Massaïs jouer au billard, moment insolite !

Nous retournons à l’école avant la tombée de la nuit, il fait tellement bon maintenant. Demain est le jour du départ de Dédée, Jacqueline et UMD. Nous bavardons dans la cuisine. Chacun donne sa première impression lorsque nous sommes arrivés à Sokoine. J’ai retenu que chacun a été impressionné par l’accueil et la gentillesse des enfants et des adultes. Dédée était très émue de rencontrer pour la première fois sa petite Furaha et Jacqueline de revoir sa petite Nashumu et son petit Iqram. Je me dis tout bas qu’ils ne s’imaginent pas à quel point, demain, jour de leur départ, sera rempli d’émotions (joie d’avoir rencontré ce peuple, tristesse de les quitter…). On ne repart pas indemne une fois qu’on a rencontré ce peuple. Toutes ces Massaïs sont à jamais dans notre cœur.

Vendredi 15 Février : C’est aujourd’hui que Louise, Clémence, Pauline, Mathieu, Antoine, Dédée et Jacqueline quittent Sokoine. La tristesse plane sur l’école. Nous tentons de sourire, de parler pour oublier notre tristesse mais c’est une chose impossible. UMD profite des derniers instants pour gonfler des ballons et jouer avec les enfants. Des femmes Massaïs viennent offrir des bijoux en guise de remerciement. Que d’émotions ! Jacqueline a confectionné des instruments de musique et invite les enfants à jouer du tam-tam, maracas pour fêter le départ. Les taxis arrivent déjà… tout le monde se dit au revoir encore et encore, c’est tellement difficile d’entrer dans le taxi et se dire que c’est fini… Des enfants et des femmes pleurent et nous font pleurer… Ce moment est très dur, très triste mais quelle joie pour moi d’avoir pu partager mon paradis avec cette nouvelle équipe UMD, Jacqueline et ma Maman qui rêvait depuis tant de temps de vivre cette aventure à mes côtés…

Les taxis s’éloignent de l’école, c’est le silence total dans l’école. Des femmes partent pour pleurer en cachette, les enfants restent auprès de moi. Il faut que je m’occupe l’esprit. Je vais faire une lessive. Je remplis une bassine d’eau que je dépose sous un arbre pour laver mon linge. Des enfants sont autour de moi et me regardent. Il fait très chaud, tellement chaud… Je regarde cette bassine d’eau, je regarde les enfants… C’est tellement tentant ! Je leur propose de se rafraîchir. Un grand sourire s’affiche sur leur visage. Ils ne se font pas prier, s’accroupissent devant la bassine et se mouillent de la tête aux pieds. Une fois terminé ils me remercient et partent jouer me laissant faire ma lessive. L’eau… Il faut impérativement apporter de l’eau à Sokoine…

Samedi 16 Février : C’est le jour du Massaï Market, je ne le râte jamais. J’adore l’ambiance qui y règne. J’aime regarder tous ces Massaïs rassemblés avec leurs tissus colorés qui négocient pour acheter ou vendre du bétail.

Je pars donc avec Jérémia pour rejoindre Emma car nous devons encore acheter une chèvre pour un filleul. J’achète également du miel qui est un délice. Comme d’habitude, nous prenons notre repas sous une paillote. Nous mangeons du bœuf, du riz et des tomates. Nous retournons ensuite à Sokoine. Je rejoins Nasra, maman de mes deux filleuls, nous allons nous reposer sous le baobab. Les enfants jouent sur l’aire de jeux, des chèvres passent tout près de nous. Comme c’est paisible.

Dimanche 17 Février : Je rejoins Nasra pour aller à l’église (petite maison en terre). Nous y entrons et des femmes (dont une âgée de 106 ans), enfants et hommes chantent et dansent. Tout le monde met ses plus beaux habits pour cette occasion. Le pasteur commence à parler de MtotoSchool. Nasra me traduit son discours, il remercie toute l’équipe de MtotoSchool de leur avoir offert une école maternelle dans le village. A la fin de la messe, chaque personne fait généralement don de fruits, de lait car ils n’ont pas d’argent à donner pour la quête. En guise de remerciements le pasteur m’offre différents fruits qui ont été donnés lors de la quête. La messe étant terminée, nous retournons chez Nasra pour manger puis nous reposer sous le baobab. Nasra crée des bijoux. Le soir, je rejoins ma famille d’accueil et nous communiquons aussi bien que possible avec les mots que je connais,

Lundi 18 Février : Rangement des fournitures scolaires apportées par UMD et MtotoSchool dans le local. Je rajoute également du sable au pied du tobogan pour que la chute soit plus douce !

Les jours passent, le ciel devient de plus en plus nuageux, l’air se rafraîchit, la saison des pluies devrait démarrer d’ici peu. Les jours passent et je profite des enfants, je les regarde jouer dans la cour, cette aire de jeux était une bonne idée. En fin d’après-midi je retourne voir ma famille d’accueil. Sur le chemin du retour je sens le soleil de plomb me brûler les épaules, il doit faire 40°. Je pense aux enfants qui vont à l’école primaire, et qui doivent faire un trajet de 30 minutes à pieds sous ce soleil, ils sont vraiment méritants. J’arrive chez ma famille d’accueil, les chevreaux cherchent la fraîcheur en se collant contre la porte d’entrée de la maison. Ils sont amorphes tant ils ont chaud. Les femmes sont à l’ombre, sous le auvent de la maison, torse nu, elles se rhabillent à mon arrivée. Deux d’entre elles se rasent les cheveux à l’aide d’une lame de rasoir et d’un peu d’eau. Les autres confectionnent des bijoux, c’est leur activité lorsqu’elles ont terminé leurs différentes tâches. Elles me posent des questions sur ma journée en swahili bien sûr et je parviens à me faire comprendre par des gestes et des mots. Elles sont aussi curieuses de connaître la vie des femmes Européennes. Une des femmes, Anna, a fait un séjour sur l’île de Zanzibar pour vendre des souvenirs aux touristes. Elle me raconte qu’elle a vu des mzungu avec des poussettes pour transporter leurs enfants. Elle me demande pourquoi nous ne portons pas nos enfants comme elles, dans le dos. Je lui réponds que certaines personnes le font mais pas toutes. Elle me répond que ces poussettes sont une bonne idée. Je profite de cette soirée pour distribuer des peluches aux enfants. Ces peluches nous ont été données par une école qui les a récoltées. Quelle joie pour les enfants ! Ils s’amusent avec, sont intrigués par certains animaux qui n’ont pas vraiment cette tête dans la réalité ! Plus tard ils s’allongent sur la mkeka (tapis) et s’endorment avec leur peluche, tellement mignons… Le soleil se couche, c’est magnifique. Il y a des éclairs, une odeur de pluie, un orage arrive, nous respirons grâce à cette fraîcheur.

Le lendemain je prépare un repas de fête pour toute la famille. Cependant, plusieurs Massaïs des alentours s’invitent au repas. Je m’affole un peu car je ne sais pas s’il y aura assez de nourriture pour tout le monde. Mais ceci est tout à fait normal. Quand il y a un événement nous devons inviter le voisinage, les amis. Je sers les enfants en premier pour être certaine qu’ils mangent à leur faim et leur offre à chacun une petite bouteille de soda. Nous mangeons tous ensemble au son de la musique Tanzanienne. Les enfants et les adultes se régalent de spaghettis en sauce tomate-légumes-riz-choux. Des Massaïs viennent remercier Nesupati (nom qui m’a été donné par mon ami Jérémia qui signifie « personne qui a bon cœur »). Beaucoup d’émotion pour moi de recevoir un nom si joli…

Le lendemain je vais à Dakawa (à 10 minutes de Sokoine) en moto avec Jérémia car je souhaite acheter des épices. Nous en profitons pour manger sur place. Jérémia a fait beaucoup de progrès en anglais depuis qu’il a fait un séjour à Zanzibar et nous pouvons parler ensemble cette année. Nous en sommes très contents. Nous parlons de sa vie, de la vie de son peuple. C’est une période très difficile. Le gouvernement ne les aide pas. Selon les mots de Jérémia, le gouvernement les considère comme des « animaux ». Jeremia m’explique que le peuple Massaï est pacifique mais prêt à se battre pour préserver ses droits et protéger son troupeau. Je souhaite pour eux qu’un jour leur vie sera plus paisible…

Jeudi 22 Février : Jour de mon départ. Je suis à l’école pour dire au revoir aux enfants. Ils sont là devant moi, tous souriants, me tendant les bras en me disant « bye bye ! », je tente de retenir mes larmes… Je mange une dernière fois avec ma famille d’accueil, nous parlons peu. Le taxi arrive et charge mes bagages. Même si je sais que je reviendrai encore et encore c’est toujours un déchirement de quitter cet endroit qui est magique pour moi…

Je tiens à remercier mon équipe MtotoSchool (France et Tanzanie) pour son soutien et tout particulièrement Jacqueline pour le temps qu’elle donne à notre association pour réaliser nos projets pour les enfants et son désir de leur faire connaître de nouvelles activités sportives, également ma Maman qui m’est d’un grand soutien ainsi que Zeliha, présidente de l’association UN MO D’où, pour avoir présenté notre nouveau projet à ses équipes. Merci Louise, Pauline, Clémence, Antoine et Mathieu, vous pouvez être fiers ! Grâce aux efforts que vous avez déployés pour récolter des fonds nous allons pouvoir loger nos 2 enseignants et ainsi pouvoir acheter plus de denrées alimentaires pour les enfants grâce à la location de leur logement .

Je suis également heureuse que ce séjour vous ait permis de vivre une belle expérience humaine à Sokoine.

UN MO D’où vous êtes les bienvenus à Sokoine, karibu sana !