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Ugali : Plat national Tanzanien

 

INGRÉDIENTS
 
Pour 8 personnes :
  • 4 tasses de farine de maïs ou de mil
  • 8 tasses d’eau
  • 2 c à c de sel

INSTRUCTIONS

Info d’Afrik : »Ugali », mot swahili qui signifie « bouillie », désigne au Rwanda et en Tanzanie la pâte de maïs ou de mil, aussi appelée Sima, Sembe, Nshima ou Posho en Afrique du Sud. L’Ugali blanc est fait avec la farine de maïs ; l’Ugali brun avec la farine de mil.

En Afrique de l’Ouest, ce plat est appelé Foufou, Bankou, Kenke ou Tô, et il peut être réalisé à partir d’igname, de manioc ou de banane plantain.

Faire bouillir l’eau dans une grande marmite avec le sel.

Verser peu à peu la farine en pluie dans l’eau bouillante, en évitant les grumeaux. La pâte doit être plus épaisse que des pommes de terre bouillies.

Poursuivre la cuisson 3-4 mn en ne cessant de tourner, jusqu’à à atteindre la consistance désirée : la pâte doit être dense et élastique.

Former une boule par assiette et recouvrir d’une noix de beurre éventuellement.

Ce plat accompagne tous les plats en sauce.

LE CHAPATI

Cette recette de chapati Africain est très simple à réaliser et bien détaillée .

Le pain chapati est beaucoup consommé en Afrique de L’Est.

Temps de préparation: 30 minutes

Temps de cuisson: 90 secondes pour chaque chapati

Ingrédients pour 5-6 chapatis :

  • 500g farine
  • 200 ml d’eau tiède ou selon le besoin
  • 3 cuillères à soupe d’huile
  • ½ cuillère à café de sel ou au gout
  • Facultatif : 1 cuillère à café de levure, du lait et des œufs.

La Recette de Chapati:

Étape 1: Dans un grand bol ajouter un peu d’eau et le sel. Remuer jusqu’à ce que le sel se dissoudre

Etape 2: Ajouter la farine dans l’eau salée et utiliser vos main pour bien mélanger. Puis ajouter l’huile et bien mélanger.

Étape 3: Verser petit à petit l’eau restante sur le mélange de farine tout en mélangeant jusqu’à ce que la pâte forme une boule et est bien mou.

Si la pâte colle trop a vos mains, ajouter un peu de farine ou si elle est trop sèche rajouter un peu d’eau.

Étape 4: Transférer la pâte sur votre comptoir de la cuisine et la pétrir pendant 10 minutes.

Votre mouvement doit être rapide et énergique. Lorsque vous aurez terminé votre pâte doit être lisse, souple et élastique si elle ne l’est pas, pétrir à nouveau.

Le pétrissage de la pâte est très important si vous ne voulez pas que le chapati ne devient très dur.

Étape 5: Verser une quantité généreuse d’huile végétale sur votre main et diviser la pâte en 5 petites boules. Puis couvrir avec une serviette et laissez-les reposer pendant 15 à 20 minutes.

Etape 6: Utiliser un rouleau à pâtisserie pour aplatir les boules de pâte en une forme ronde. Si la pâte colle au rouleau, saupoudrer la avec un peu de farine.

Étape 7: Faire chauffer une poêle à feu moyen et ajouter le chapati.

Attendez 45 secondes ou jusqu’à ce que vous voyez des bulles sur le dessus, puis retourner et cuire l’autre côté. Vous pouvez vous brosser les chapatis avec de l’huile végétale sur le dessus. Le temps de cuisson ne doit pas dépasser 2 minutes. Retirer du feu et faire de même pour les autres chapatis restant.

Lorsque c’est prêt, servez immédiatement avec du beurre, du formage ou des oeufs ou avec une soupe ou une sauce ou bien accompagner avec un chaï.

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LE CHAÏ, THÉ INDIEN AUX ÉPICES

LE CHAÏ, THÉ INDIEN AUX ÉPICES​

Ingrédients : 
 

– thé noir (Assam ou Darjeeling de préférence)
– lait
– épices (cannelle, cardamome, anis étoilé aussi appelé badiane, clou de girofle, gingembre)
– sucre

Préparation (pour 3 tasses):

Mettre de l’eau (50cl) dans une casserole et faire bouillir.
Lorsque l’eau est en ébullition, ajoutez le gingembre frais (pelé et découpé, 60 à 80 grammes) et la cannelle (3 à 4 bâtonnets). Laissez bouillir pendant 10 minutes.

Ensuite, toujours en laissant bouillir, ajouter la badiane (1 étoiles), les clous de girofle (3 ou 4) et la cardamome (ouverte mais entière, 4). Laissez bouillir pendant 5 bonnes minutes.

Vous pouvez ensuite y ajouter le thé noir en éteignant votre gaz/plaque. Laissez infuser 2 à 3 minutes.

La préparation est presque terminée. Filtrer la décoction obtenue et versez la dans chaque tasse pour arriver à des tasses remplies au 2/3. Complétez avec du lait bien chaud et ajoutez du sucre en fonction de votre goût.

Servir bien chaud!

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MANDAZI

Mandazi

Prép : 25 min /  Cuisson : 25 min / Total : 50 min
 
Les mandazi sont des beignets de noix de coco parfumés aux épices traditionnelles de la côte swahili, qui comprend la Tanzanie, le Mozambique et le Kenya.
 
Course: Dessert
Cuisine: Africain, Tanzanien, Végétarien

Servings: 8 personnes

Author: Vera Abitbol
 
INGRÉDIENTS
 
  • 500 g de farine
  • 120 ml de lait de coco
     
  • 1 œuf , légèrement battu
  • 1 cuillère à café de levure de boulanger déshydratée
  • 100 g de sucre
  • 100 ml d’eau tiède (variable en fonction de la farine utilisée)
  • 40 g de beurre doux (très mou)
  • 1 cuillère à café de cardamone, gingembre et cannelle mélangés
  • ½ cuillère à café de piment de Cayenne en poudre (facultatif)
  • Huile de friture
  • Sucre semoule (ou sucre glace), pour la couverture
INSTRUCTIONS
 
  1. Une heure avant la préparation, mettre tous les ingrédients à température ambiante.
  2. Mélanger la levure à 4 cuillères à soupe d’eau tiède (environ 33˚C). Réserver 5 minutes.
  3. Mélanger l’œuf battu, le lait de coco, le beurre et le sucre et bien battre.
  4. Mélanger la farine, le piment de Cayenne et les épices mélangées.
  5. Dans le bol du robot ou dans un grand pétrin, déposer le mélange farine et épices.
  6. Creuser un puits en son centre et y verser la levure.
  7. Incorporer progressivement le mélange lait de coco, beurre, œuf et sucre.
  8. Ajouter enfin l’eau tiède progressivement jusqu’à obtenir une pâte homogène, lisse et élastique.
  9. Dès lors que les ingrédients sont bien mélangés et que la pâte commence a se détacher des parois du bol, pétrir pendant environ 5 minutes, à vitesse moyenne.
  10. En cas de pétrissage à la main, dès lors que les ingrédients sont bien mélangés et que la pâte a pris forme, la transférer sur une surface plane et farinée et la pétrir pendant 10 minutes.
  11. Mettre la pâte dans un grand contenant, la couvrir et la laisser reposer et lever pendant 45 minutes dans un endroit à l’abri des courants d’air.
  12. Diviser la pâte en boules égales et, à l’aide du rouleau à pâtisserie, aplatir les boules en forme ronde et épaisse d’1 cm.
  13. À l’aide d’un couteau bien aiguisé ou d’un emporte-pièce, diviser la pâte en triangles ou en forme de beignets traditionnels (de petits cercles percés au centre).
  14. Déposer au fur et à mesure chaque beignet sur une surface farinée.
  15. Couvrir et laisser reposer 10 minutes.
  16. Chauffer l’huile à feu moyen-vif et frire les mandazi jusqu’à coloration dorée.
  17. Retirer et déposer sur du papier absorbant ou une passoire en métal pour enlever l’excès d’huile.
  18. Saupoudrer de sucre semoule ou glace ou les consommer tels quels.
  19. Servir immédiatement après la friture.
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MANGER

Bien manger pour bien apprendre

Les parrainages que nous recevons chaque mois nous permettent, entre autre, d’offrir un repas par jour aux enfants.

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APPRENDRE

Parce que leur avenir dépend de leur éducation…

Les enfants Massaïs suivent leur apprentissage grâce à 2 enseignants Tanzaniens.

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JOUER

Le jeu fait partie de l’apprentissage de la vie

Balançoire, tobogan, parcours ludiques et bien d’autres jeux sont à disposition dans notre école pour que les enfants se divertissent.

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2014 – Découverte du peuple Massaï

« Dans la vie il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous »

Paul Eluard

Zanzibar :

Août 2012, nous sommes mon mari, ma fille et moi en vacances à Zanzibar et nous nous promenons sur la plage en admirant la mer turquoise. J’entends derrière moi : « Hello ! Do you speak english ? »… je me retourne et réponds : « Yes, a little… ». C’est Edward, un jeune massaï qui vend des souvenirs aux touristes sur la plage.

Voilà comment mon aventure en Tanzanie a commencé. Nous avons sympathisé avec Edward, parlé de nos vies respectives, de notre culture si différente et tout cela a été enrichissant autant pour ce massaï que pour nous. A la fin de nos vacances nous avons échangé nos adresses mail. J’étais loin de me douter que cet échange et cette rencontre allait modifier ma façon de voir la vie…

Mon ami Massaï :

De retour en France, je lui ai écrit et lui ai envoyé quelques photos que nous avions faites ensemble et nous étions ravis de pouvoir rester en contact malgré les milliers de kilomètres qui nous séparaient… Contacts difficiles car les coûts de communication sont chers et le réseau Tanzanien n’est pas toujours bon !!!…. Mais ça n’a pas empêché à notre amitié de grandir au fil du temps et de prendre de nos nouvelles respectives.

Un jour Edward me contacta pour me dire qu’il allait se marier et qu’il souhaitait que je sois présente à la célébration de son mariage dans son village, Sokoine, qui se situe entre Morogoro et Dodoma.

J’invite mes proches à regarder l’émission « Rendez-vous en terre inconnue » où justement Mélissa Theuriau découvre le peuple massaï … quelle coïncidence ! Le lendemain de l’émission j’apprends à ma famille et mes amis que je vais vivre la même expérience que Mélissa et assister à un mariage massaï, mais ils ne sont pas vraiment ravis lorsque je leur dis que je veux aller seule en Tanzanie… Je leur explique qu’on m’offre la chance de vivre un moment exceptionnel et que je ne veux pas la laisser passer…

De retour en Tanzanie avec des cadeaux pour mes amis Massaïs :
Fin avril 2014, me voilà à l’aéroport, prête à embarquer pour la Tanzanie ! Mes bagages sont remplis de cadeaux pour toute la famille massaï, des ballons pour les « Mtoto » (enfant en swahili, d’où MtotoSchool), des bijoux fantaisie pour les femmes, des rasoirs pour les hommes, des fournitures scolaires, des jouets, etc…. Je dis au revoir à mon mari et ma fille qui sont un peu réticents à me laisser partir seule, mais je tente une dernière fois de les rassurer en leur affirmant que je serai bien entourée en Tanzanie…

Il est plus de 23h quand j’atterris à Dar es Salaam, il fait encore chaud en cette fin de journée et la moiteur de l’Afrique m’accueille à bras ouverts ! J’aime cette atmosphère ! Edward est là, nous sommes heureux de nous retrouver après tant de sms échangés…

J’ai réservé une chambre d’hôtel à quelques pas de l’aéroport et Edward me rejoindra le lendemain matin pour aller à son village.

En route pour un séjour inoubliable chez le peuple Massaï :
Après une bonne nuit de repos, départ de Dar es Salaam pour Sokoine (un trajet d’environ 6h m’attend !). Dans le bus, tous les yeux sont tournés vers la « mzungu » (femme blanche). Les enfants rient en me voyant et je leur sourie. J’ai toujours pensé que les plus beaux bébés sont les bébés africains ! Une frimousse bien joufflue, des petites tresses pour les filles… trop mignons ! Nous sommes entassés, il y a plus de passagers que de places assises, mais peu importe, il y a encore l’allée centrale qui est libre, les passagers s’assoient sur leurs sacs et le conducteur est ravi car il vend des tickets en surplus !!!
Pendant le trajet, j’admire les paysages de la Tanzanie qui sont magnifiques. La terre ocre et le ciel bleu-gris offrent un contraste à couper le souffle. Il y a des aloe vera à perte de vue et le bord des routes est constamment animé. Acheter un véhicule coûte cher pour certains Tanzaniens donc ils se déplacent principalement à pied ou alors… en covoiturage. A chaque arrêt du bus, des hommes accourent aux fenêtres pour vendre de quoi manger et boire ! Après plusieurs heures de route, nous arrivons à Sokoine. Moi qui pensais que le voyage se terminait ici, eh bien non ! Nous devons prendre une moto car la maison de la famille d’Edward se situe dans la forêt et les « routes » sont impraticables en voiture… Mes bagages sont mis sur une moto et moi je me retrouve sur une autre moto entre le conducteur massaï et Edward … Je ris en pensant à ma famille et mes amis et je me dis « mon dieu, s’ils me voyaient… ils seraient en train de rire autant que moi ! ». Bien sûr, nous sommes fin avril et nous sommes encore à la saison des pluies en Tanzanie. Les routes sont boueuses, l’eau coule tellement à flot que parfois nous sommes obligés de descendre de la moto, traverser à pied la « petite rivière » qui s’est formée au milieu de la route pour pouvoir accéder de l’autre côté…

Rencontre avec les Massaïs :
Enfin, la moto s’arrête. Edward me dit que nous sommes arrivés mais que nous devons marcher un peu, la maison n’est plus très loin. Je m’enfonce dans la boue jusqu’aux chevilles, mes bagages sont dans un état lamentable, mes cheveux trempés… je vais faire une arrivée fracassante !!! Mais ce n’est pas grave, c’est ça l’aventure ! Nous nous dirigeons donc vers la forêt d’acacias et là, moment magique… Je pensais que nous étions seuls mais au fur et à mesure que nous entrions dans la forêt, des massaïs apparaissaient pour m’accueillir et me dire bonjour « jambo !» (écoutez l’hymne Tanzanien). J’avais l’impression de rêver, d’être dans un film… j’étais chez les massaïs, moi la petite française qui n’avait jamais rien fait d’extraordinaire dans sa vie ! Tous les massaïs venaient voir la « mzungu » ! Nous arrivons devant la maison de la maman d’Edward, maison traditionnelle des massaïs faite de terre et de bouse de vache (pas d’électricité ni eau courante !) entourée de branchages pour protéger l’habitation. Ici, c’est certain, on ne se prend pas la tête à zapper avec la télé-commande !La maman d’Edward et toute sa famille m’accueillent avec joie, comme s’ils me connaissaient depuis toujours. Une des filles de la famille me propose de me changer et de lui donner mes habits et chaussures pleins de boue pour les laver… Je suis accueillie comme une reine. A part Edward et Emmanuel, son frère, personne ne parle anglais, seulement le swahili. Difficile de communiquer avec la « mama » mais j’avais toujours un de mes traducteurs avec moi !

Premier soir dans la manyatta, quand la nuit tombe, tout le monde s’installe dans la pièce principale auprès du feu. La mama fait cuire le riz (repas principal) et tout le monde parle. Chacun a des questions à me poser et Emmanuel ou Edward fait la traduction.

L’heure du coucher arrive, je dors avec la mama. Son lit est fait de branchages entrecroisés recouverts d’une toile…et…c’est tout !!! Je peux vous dire qu’avant de me tourner dans le lit je réfléchissais à deux fois comment j’allais m’y prendre ! Les premières nuits étaient difficiles, dos meurtri, mais après… on s’habitue ! Je me disais qu’une fois retournée en France je retrouverai mon bon matelas mais elle, ma mama, elle n’aura jamais les moyens d’avoir un meilleur couchage…

Après une courte nuit… je me réveille et je vois devant moi deux petites bouilles rondes qui me regardent avec curiosité ! Abigaëlle, petite massaï de 4 ans et Philomène son frère de 1 an environ. Je leur dit « jambo » mais ils sortent de la manyatta en courant ! Ils n’ont jamais vu de femme à la peau blanche !

Découverte de la vie Massaï :
Je me lève, on me propose un petit déjeuner, une chope de lait. Le jour se lève vers les 5 heures en Tanzanie et la traîte des vaches se fait dès le lever. La belle-fille de la mama me ramène du lait dans un récipient original. Il s’agit en fait d’un fruit non comestible, séché qui sert à recueillir le lait de vache et qui est aussi utilisé comme biberon pour les bébés. Le lait est fort, je me demande pourquoi il est si différent de celui que je bois en France ?… En fait, pour nettoyer ce récipient, les femmes y mettent quelques braises refroidies et utilisent un genre de goupillon pour frotter l’intérieur. Elles le rincent et réutilisent le récipient pour la prochaine traîte (d’où le goût fort du lait). Ce lait est mélangé avec du thé et beaucoup de sucre, on appelle cette boisson le « chai ». Apparemment, cette boisson est très énergétique et compense les périodes où la nourriture vient à manquer.

Avant de partir pour la Tanzanie, j’avais préparé un « book » pour que les Massaïs aient un aperçu de notre façon de vivre, de la technologie, des coutumes, nos animaux, nos paysages, nos vêtements…. Nous nous installons sous un acacias et je leur montre les différentes photos que je leur ai amené. Les membres de la famille qui ne parlent pas anglais ont envie de communiquer avec moi, ni Emmanuel, ni Edward ne sont là donc nous nous débrouillons en mimant pour nous faire comprendre et nous avons bien rigolé !

On me propose d’aller faire ma toilette… grand moment ! On me montre un grand arbre avec au pied de celui-ci une bâche plastifiée et une grande bassine remplie d’eau de la mare. Encore une fois je pense à certaines personnes de mon entourage et je me dis qu’elles seraient bien mal à l’aise à ce moment précis. Mais ça m’est égal, je m’adapte !

La journée continue, des massaïs qui habitent aux alentours viennent à tour de rôle pour rencontrer la mzungu ! Ils sont tous très gentils, me serrent la main et me regardent de la tête aux pieds. Mes vêtements font rire les enfants (ben quoi ? t-shirt, pantalon…). Les femmes viennent regarder mes bijoux de plus près et cherchent à savoir comment ils sont faits, les enfants s’approchent de moi et essaient d’effacer mon tatouage que j’ai sur l’épaule ! Je leur explique avec des gestes que ça ne peut pas partir mais dès qu’un a fini de « gommer » ma peau, un autre vient à la charge !!! Trop mignons ! Je leur chante quelques chansons enfantines et nous rions !

Il y a beaucoup de monde autour de moi alors je me dis que c’est le moment de déballer les cadeaux. Les petits comme les grands sont ravis de découvrir les ballons, les petites voitures et toutes sortes de petits jouets que j’ai pu emporter avec moi. Les femmes se partagent les bijoux fantaisie que je leur ai amené, les hommes se rasent « à sec » tant ils sont contents d’avoir un rasoir ! Tout le monde est heureux, mais la personne la plus heureuse c’est moi… Je me mets en retrait et je les observe avec leurs cadeaux et tout ça me paraît irréel…

Je ne peux pas boire l’eau de la mare, au risque d’être malade… Nous allons donc au village pour que je m’achète ma bouteille d’eau et en profiter pour recharger mon téléphone. Trois quart d’heure de marche pour se rendre au village, ça fait réfléchir n’est-ce pas ?… Nous, qui utilisons notre voiture pour un oui et pour un non… Nous arrivons au village, je m’assoie sur un banc et cette fois ce sont les écoliers qui viennent me voir. Ils sont vêtus d’un uniforme bleu et blanc. Certains parlent entre eux et m’observent. Petit à petit ils se rapprochent de moi et je me retrouve encerclée sur mon banc, moi assise et eux debout tout autour de moi ! J’appelle Emmanuel au secours car la situation est quand même un peu angoissante !… Je sors mon appareil photo mais dès que je le braque sur eux ils partent en courant !!! J’ai quand même réussi à en prendre quelques-unes. Je leur distribue à chacun un ballon gonflable, c’est l’euphorie, ils sont tellement surexcités que je suis obligée de me percher sur mon banc ! Nous continuons notre chemin pour aller recharger mon téléphone, les enfants nous suivent et me harcèlent pour avoir encore des ballons mais je n’ai plus rien. Je me décide à sortir mon appareil photo et à le braquer sur eux…gagné ! Ils partent tous en courant !!!

Le charme de l’Afrique :


Nous arrivons à la « boutique » pour recharger mon téléphone, nous y entrons et là… grosse surprise pour moi ! Dans la pièce il y a un gros générateur et une vingtaine de téléphones par terre en train de charger ! Le problème est que quelque fois lorsque l’on revient récupérer son téléphone, il n’est rechargé que de moitié car il y a eu une coupure du générateur dans la journée. Mais c’est ce qui fait le charme de l’Afrique !

 

Nous nous dirigeons sur le marché du village et Emmanuel me dit que nous allons manger. Nous nous installons dans une petite cabane faite de feuillages et de branchages et on nous apporte du riz et de la viande de chèvre. Pour cuire les morceaux de viande, les massaïs piquent  la viande sur des bâtons au-dessus du feu, c’est un vrai régal. Les femmes n’ont pas le droit de manger la viande avec les hommes. Apparemment  je fais exception car je suis Européenne… Si à la fin du repas il reste un peu de viande que les hommes n’ont pas mangé alors celle-ci sera ramenée aux femmes et enfants…

 

Les jours passent, déjà 2 semaines que je vis comme une massaï et je dois regagner Dar es Salaam pour prendre mon avion… Je suis heureuse car je vais retrouver mes proches mais quelle tristesse de quitter ma famille massaï. La mama me raccompagne et me demande de revenir bientôt et me dit que je vais lui manquer. Elle aussi va me manquer ainsi que toutes les personnes que j’ai rencontrées pendant ce séjour inoubliable… Nous nous séparons les larmes aux yeux mais je sais au fond de moi que je reviendrai, je leur ai promis.

 

De retour à la réalité, de retour en France, je décide de venir en aide aux enfants du village de Sokoine :

 

De retour en France, je raconte bien sûr mon aventure à tout le monde et c’est dur pour moi car dans ma tête je suis encore là-bas, à Sokoine. J’ai mis du temps à me « reconnecter » à ma vie Européenne car vivre au rythme africain pendant 2 semaines, ressentir ce calme, j’avoue que j’étais un peu déboussolée pendant quelques semaines…

Edward, Emmanuel et moi échangeons à nouveau des sms. Je leur manque et eux aussi me manquent…

Si vous êtes encore là, cela veut dire que le récit de mon aventure vous a intéressé et je vous en remercie.

Cette famille m’a marquée à jamais et je me dis qu’il faut que je fasse une bonne action en Tanzanie dans ce village que j’aime tant. Il ne suffit pas de parcourir le monde et de ramener des souvenirs chez soi. Pour moi, il est important de «donner quelque chose en retour» pour remercier celles et ceux qui m’ont accueillie dans leur pays et dans leur vie… J’en parle avec mes amis Massaïs et nous nous mettons d’accord qu’il y a dans le village de Sokoine un réel besoin de scolariser les enfants âgés de 3 à 6 ans car les écoles maternelles ne sont pas en assez grande quantité. Cette idée m’enchante car j’adore les enfants.

Voilà pourquoi j’ai créé, avec l’aide de mes amis, l’association « MtotoSchool »  en avril 2015.

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2016 – Retour en pays Massaï

« Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d'oser ».

L'Abbé Pierre

Premiers pas de l’association MtotoSchool.

Plusieurs mois de travail suite à la création de l’association MtotoSchool. Nous sommes deux à la tête de l’association et il faut que je trouve des bénévoles, des futurs membres, des donateurs, tant de choses à faire… je ne peux plus reculer, j’ai promis cette école à mes amis Massaïs et ils l’auront.

Mon projet intéresse beaucoup de monde mais je comprends que je dois faire mes preuves et démontrer que cette école pour les enfants Massaïs n’est pas seulement un rêve… Je dois être crédible aux yeux de tous si je veux trouver des fonds pour construire cette école…

Je parle de mon projet autour de moi et quelques temps plus tard je rencontre une personne qui me propose de devenir bénévole dans l’association. Nous organisons ensemble des marches solidaires pour multiplier les contacts.

Retour en Tanzanie

Février 2016 : Me revoilà en Tanzanie, non pas pour passer des vacances au soleil mais pour rencontrer les élèves du village de Sokoine, pour qui j’ai créé l’association MtotoSchool, et régler quelques tâches administratives.

J’arrive à Dar es Salaam, il est pratiquement minuit et la chaleur m’accueille dès la sortie de l’aéroport, quel plaisir ! Emmanuel aussi est là pour m’accueillir, joyeuses retrouvailles ! Je passe la nuit dans un hotel où la chaleur est étouffante et où j’entends les prières des musulmans durant une grande partie de la nuit (35% des habitants Tanzaniens sont des musulmans). Pas évident de se reposer !

Quelques petites heures de sommeil ont suffit et je suis enfin prête pour Sokoine, j’ai tellement hâte de retrouver ma famille Massaï et de faire connaissance avec les élèves du village !… Après avoir pris un taxi, nous arrivons Emma et moi à la gare routière de Dar es Salaam pour trouver un bus. Dès notre arrivée c’est la cohue autour de nous ! « Mzungu, mzungu !! » Les hommes voient une Européenne et veulent donc prendre mes valises pour me guider jusqu’à un bus pour recevoir un pourboire. Emma est obligé d’intervenir pour les calmer car ils se disputent mes valises entre eux… Nous trouvons un bus via Morogoro, nous nous installons pour 4 heures de trajet. Des hommes se présentent sous les fenêtres pour vendre des boissons et de la nourriture, c’est la frénésie dans la gare routière. Je me mets à la place de ces hommes et me dis qu’ils sont méritant de faire ce qu’ils font sous ce soleil de plomb… tout cela pour gagner si peu d’argent… Le bus démarre et je savoure chaque instant car je sais que ces 2 semaines en Tanzanie vont s’écouler à une allure folle…

Les véhicules roulent à vive allure et commettent des infractions à tout va… mais tout ça est normal ici. J’ai cru comprendre que le klaxon est primordial pour les conducteurs !…. Au lieu de freiner lorsqu’un piéton traverse la route on klaxonne pour qu’il se dépêche, lorsqu’on double un autre véhicule avec difficulté, c’est la même chose… on klaxonne pour qu’il nous laisse doubler… et les yeux des passagers du bus sont rivés droit devant, guettant le véhicule qui arrive en face….! A chaque instant j’entends murmurer le mot « Mzungu » dans le bus. Je fais l’évènement de la journée. Le bus fait une halte et Emma me propose de nous acheter un soda pour nous rafraîchir, il fait tellement chaud, j’accepte volontiers. Le bus redémarre, j’ouvre ma boisson gazeuse et…. oooohhhh grand malheur… le bus passe sur une bosse sans ralentir, ma boisson est « secouée », j’essaie tant bien que mal de retenir la mousse qui s’échappe de ma bouteille mais impossible ! Le malheureux passager qui se trouve devant moi est arrosé de soda… Il n’est pas très content, Emma lui explique ce qu’il s’est passé mais rien à faire… j’ai droit à la grimace… un bon début en Tanzanie ! Ce n’est pas avec cet homme que je tisserai des liens !

Nous arrivons à la gare routière de Morogoro. Sur cette place il y a des marchands de colliers, chaussures, casquettes, tout est si coloré. Nous quittons notre bus pour cette fois trouver un taxi qui nous amènera jusqu’à Sokoine, encore 2 heures de trajet et je serai enfin chez les Massaïs.

Sokoine :

Nous arrivons enfin dans le village de mes amis ! Ma famille Massaï a changé de lieu de résidence, l’ancienne maison était située dans un endroit plutôt aride, je préfère ce nouvel endroit. Tout est vert, il y a des arbres de partout, la rivière à côté de la maison, des vaches, des chèvres, des poules, des chiots….. C’est génial, un dépaysement total ! La Mama accoure pour m’accueillir à bras ouverts, nous sommes heureuses de nous revoir après ces 2 années passées… Nelson son petit fils de 5 ans, qui va devenir mon filleul, vient me dire bonjour et nous faisons connaissance. Il me reste des biscuits dans mon sac de voyage ainsi que des compotes. Je les distribue à la Mama, Nelson et d’autres enfants qui se sont joints à nous. Ils apprécient beaucoup ! Une fois terminé, ils me disent « biscouti » ! Mais je n’en ai plus… Lorsque je retournerai en ville je leur achèterai des biscuits… Les autres membres de la famille nous rejoignent, je suis si heureuse de retrouver tout le monde, Edward et sa femme, Mali, Jeremia… Les Massaïs vivant à proximité viennent me saluer et ça fait plaisir de voir que tout le monde m’accueille chaleureusement… J’entre dans la maison de la Mama pour y déposer mes bagages et je sens l’odeur du feu de bois dans la pièce principale qui sert de cuisine, ma vie chez les Massaïs commence maintenant… Toute la famille est aux petits soins pour moi dans cette petite maison, ils sont si chaleureux et veulent que je me sente bien chez eux. Ils me proposent un tabouret, d’autres me proposent une tasse de lait sucré, boisson quotidienne des Massaïs, la Mama me cuisine des bananes au lait que nous avons achetées avant d’arriver au village, très bon ! Tout le monde me pose des questions sur mon voyage, comment était-ce dans l’avion, si je ne suis pas trop fatiguée… Ils parlent entre eux en swahili et je regrette de ne pas avoir eu le temps d’apprendre leur langue… Il est temps d’aller se coucher, je vais partager le lit avec la femme d’Edward et Nelson, mon filleul, dans une petite maison qui se situe juste à côté.

Il est 5 heures du matin et j’aperçois de la lumière dehors, c’est la Mama qui utilise sa lampe de poche pour aller jusqu’au troupeau de vaches pour faire la traite et ensuite aller jusqu’à Morogoro pour vendre le lait. Elle ne rentrera que le soir à la tombée de la nuit… Je m’endors encore un peu et suis réveillée 1 heure plus tard… Les vaches, les chèvres passent devant la fenêtre de la maison, il est temps pour elles de partir manger dans la forêt ! Je m’approche de la fenêtre et regarde tout ce troupeau passer à 2 mètres de moi… C’est bon d’être réveillée de cette manière ! Nasra et Nelson dorment encore, je décide de partir à la recherche d’un petit coin tranquille avec mon seau d’eau de pluie pour faire ma toilette… A 6 heures du matin, il n’y a pas encore grand monde dehors, je trouve un petit endroit près de la rivière. Je choisis l’arbre qui peut supporter ma trousse de toilette, ma serviette… parfait ! Pas évident pour une première fois, juste une question d’organisation, demain ça ira mieux…

De retour à la maison, je retrouve Nelson qui est déjà réveillé lui aussi et qui essaye d’attraper à l’aide d’un bâton un de ses tee-shirt étendu sur un fil ! 5 ans et déjà débrouillard ! Il met son tee-shirt et me regarde, fier de lui, en me faisant un grand sourire, je crois qu’il m’a adoptée ! Nous nous dirigeons tous les deux vers la maison de la Mama, sa belle-fille est en train de faire chauffer le lait et cuire l’ugali, qui est l’aliment de base en Afrique de l’Est (farine de maïs cuite à l’eau et ensuite agglomérée en boule). L’ugali est un aliment simple à cuisiner et pas cher. Généralement, l’ugali est accompagné de légumes et de viande en sauce mais on peut le consommer avec une tasse de lait sucré. Il m’est arrivé de manger l’ugali simplement avec du lait, lorsque le stock de nourriture se fait rare, il faut alors prendre une bouchée d’ugali, boire une gorgée de lait et avaler le tout.

Emmanuel nous rejoint, nous prenons notre petit déjeuner. Le lait est très sucré, différent du lait que l’on boit en France ! Les poules, les chiots, les mouches veulent participer à notre repas, pas facile de manger tranquillement ! Nelson me parle en swahili, je regrette tellement de ne pas parler sa langue ! Je connais quelques mots mais ce n’est pas suffisant. Heureusement, Emma est là pour faire le traducteur…

Petit-déjeuner terminé, nous sommes prêts pour aller à l’église, Nelson a cours avec Lusajo et je vais en profiter pour faire sa connaissance ainsi que des élèves.

Pour aller à l’église nous prenons un petit chemin qui traverse la forêt, tout est vert, on entend les vaches, les chèvres. A gauche comme à droite, il y a des petites maisons, identiques à celle de la Mama, et les femmes sont à l’extérieur, lavant leur linge, triant les légumes. Elles redressent leurs têtes en me voyant passer et j’entends « Mzungu ! » et je leur dis « Jambo ! » pour leur dire bonjour dans leur langue. Elles sont contentes de voir que je connais des mots en swahili et Emmanuel me dit que je suis bienvenue ici dans le village. Des enfants jouent à certains endroits dans la forêt et je demande à Emmanuel pourquoi ils ne sont pas à l’école. Il m’explique que selon certains parents, l’école n’est pas nécessaire pour leurs enfants… C’est là que le rôle de Lusajo, l’enseignant qui travaille bénévolement dans l’église, est important. Lorsqu’il a terminé sa journée de travail, il se rend dans les familles et explique aux parents pourquoi il est important de permettre à leurs enfants d’aller à l’école. Lusajo parvient à recruter 1 nouvel élève chaque semaine. Il est 9 heures et le soleil chauffe déjà, les vaches sont allongées à l’ombre, nous nous frayons un passage entre elles pour continuer notre chemin ! Nous arrivons à l’église, Lusajo travaille avec les enfants. Je suis un peu intimidée car ce que je suis en train de vivre est unique. Je vais me retrouver face à des enfants et leur enseignant qui attendent beaucoup de moi et je réalise tout à coup que ce que j’ai mis en place en France depuis presque un an devient réel aujourd’hui. Je vais découvrir tous ces enfants que j’ai vu à travers les photos que m’ont envoyées Emma et Lusajo et… il n’y a pas de mots pour exprimer ce que je ressens… Nous entrons discrètement et je me présente à Lusajo que je ne connais pas encore mais avec qui j’ai communiqué assez souvent par messages. Les élèves découvrent la mzungu qui veut leur construire une école et ils ont le sourire jusqu’aux oreilles… Lusajo appelle les élèves un par un pour les présentations, ils sont tous intimidés, ils n’ont jamais vu de femme blanche. Ils se placent ensuite tous en rond, moi au milieu, et quelques élèves ont un papier dans leurs mains : « Bienvenue Sandrine », « Merci pour les cadeaux que tu nous apportes », « Nous avons besoin d’une école »…. que d’émotions… J’ouvre mon sac rempli de cadeaux, crayons, feutres, cahiers, ballons gonflables, bonbons…. Les enfants et Lusajo sont plus qu’heureux !Je regarde autour de moi et me rends compte dans quelles conditions Lusajo travaille avec ses élèves. Ils ont un toit, c’est certain, mais pour tout matériel ils ont les bancs de l’église et un tableau… Et pourtant, ces enfants ont envie d’apprendre et rejoignent chaque jour leur enseignant à l’église… Au nom de l’association MtotoSchool, nous avons acheté quelques fournitures scolaires, une planche avec les lettres de l’alphabet et des nombres, différents livres sur l’anatomie, les mathématiques, l’anglais, le swahili… ils n’avaient rien de tout ça… Les enfants sont un peu dissipés, ils sont tellement heureux des cadeaux qu’ils viennent de recevoir ! Lusajo décide alors de les regrouper et leur faire chanter une chanson qu’il a créé au nom de MtotoSchool. Quelle fierté dans les yeux des enfants lorsqu’ils me chantent leur chanson !

Nous nous mettons d’accord, Lusajo, Emmanuel et moi pour le lendemain. Nous devons prendre en photo chaque enfant et relever leurs informations personnelles pour leur trouver parrain/marraine qui les soutiendront pendant leur scolarité. Nous n’avons pas encore les moyens financiers de construire une école mais nous pouvons dès à présent aider les enfants à travailler dans des conditions raisonnables. Je retourne à la maison de la Mama avec Nelson et Emmanuel en milieu d’après-midi. Nous avons un peu faim car nous n’avons rien mangé depuis ce matin. Les femmes sont là, une qui confectionne un bracelet Massaï, une autre qui allaite son bébé, la Mama qui trie les légumes… Je vais saluer la Mama que je n’ai pas encore vue et Emmanuel me propose de le faire selon les rites Massaïs. Lorsque l’on dit bonjour à une personne plus âgée que soi nous devons nous approcher de cette personne en baissant la tête (ce qui est une forme de respect), la Mama pose sa main sur ma tête et me dit « Yeyoo », je lui réponds « Eoo », elle me dit alors « Takwenya » et moi « Iko » et elle éclate de rire ! Emmanuel me dit que sa maman est très contente que je la salue de cette manière ! Emmanuel parle de notre journée à l’église et les femmes écoutent avec attention, notre projet intéresse beaucoup les gens du village.

Il se met à pleuvoir, nous rentrons dans la maison de la Mama, les chèvres et les chiots aussi… ils se réchauffent auprès du feu ! Le soleil se couche et les autres membres de la famille rentre à tour de rôle. Je pense que c’est l’occasion de distribuer les cadeaux que j’ai apporté pour chacun d’eux.

J’ouvre mes valises et je sens l’excitation autour de moi… Une couverture polaire pour la Mama (eh oui, nous sommes en Afrique mais il lui arrive d’avoir froid à la saison des pluies !), des perles et accessoires pour fabriquer des bijoux, des téléphones portables que j’ai réussi à récupérer avant de partir, du savon, brosses à dents, quelques jeux pour Nelson, un album photo de mon premier séjour avec eux….

Emmanuel nous rejoint et nous en profitons pour mettre au point l’organisation du parrainage des enfants.

Les jours suivants, se ressemblent, nous faisons aussi Lusajo, Emmanuel et moi des allers-retours jusqu’à Morogoro pour régler les tâches administratives, ce qui nous prend beaucoup de temps entre le transport et les longues démarches…

J’ai tout de même réservé des journées tranquilles avec mes amis et nous sommes allés au « Massaï Market », l’endroit où les Massaïs se retrouvent pour vendre ou acheter du bétail, de la viande, des fruits et légumes, des vêtements, chaussures, perles, du tabac à priser… Nous avons mangé des brochettes de bananes cuites au feu avec des petits morceaux de viande (un délice), des chapatis….

J’ai offert un ballon de football aux Massaïs du village car ils ne pouvaient plus s’entraîner à leur sport favori !

J’ai rencontré une adorable petite fille albinos. Je pense qu’elle doit sentir qu’elle est différente car elle était toute intimidée avec les autres personnes. Je l’ai prise dans mes bras et elle touchait ma peau en ayant l’air de dire « Tiens ? Nous sommes pareilles ! ». Je tâcherai de lui apporter des lunettes de soleil et un chapeau la prochaine fois, elle a du mal à ouvrir ses yeux avec le soleil et son crâne a déjà des tâches… Comme c’est malheureux…

J’ai essayé de traire une vache… je n’allais quand même pas repartir sans le faire ! Toutes les Massaïs traient les vaches alors moi aussi ! Résultat, juste un fond de tasse, je ferai mieux la prochaine fois….

J’ai aussi assisté à une cérémonie religieuse où tous les membres du village étaient présents dans l’église, frissons lorsque les femmes Massaïs se sont mises à chanter toutes en même temps !…

Après cette soirée, je suis rentrée en pleine nuit à la maison avec la Mama, c’était la dernière avant mon départ pour Dar-Es-Salaam…

Je dois rentrer en France, ma famille m’attend.

Le lendemain matin, je bois ma dernière chope de lait… Nelson est à côté de moi, il ne me quitte pas d’une semelle… Il me parle en swahili, Emmanuel qui est à côté me dit « Nelson te demande si tu pars aujourd’hui ? ». Je réponds « Ndiyo » (oui). Emmanuel me dit que Nelson ne veut pas que je parte… moment très difficile pour tout le monde. Nous quittons la maison, tout le monde m’accompagne et Nelson prend ma main, il dit à Emmanuel qu’il part avec moi en Europe… Je n’imaginais pas qu’il puisse s’attacher à moi de cette manière, et inversement… Nous arrivons au niveau de la route et tous les amis Massaïs, ceux à qui j’ai acheté le ballon de foot, sont là pour me dire au revoir. Instants très difficiles mais que j’apprécie énormément. Je pense, à cet instant précis, à toutes les personnes qui m’ont mise en garde en sachant que je partais seule en Tanzanie… C’est cette image que je souhaite leur rapporter à mon retour, ce groupe de jeunes Massaïs m’entourant amicalement pour un dernier au revoir, je ne pouvais pas être plus en sécurité qu’avec eux…

Le bus arrive, au revoir tout le monde et à très bientôt…

En route pour la France et beaucoup d’espoir pour les enfants :

Je suis assise dans le bus et je repense à ces deux semaines passées. Je suis triste de quitter Sokoine mais contente car je vais retourner en France avec de nouvelles photos pour le projet de l’association et j’espère de tout coeur pouvoir sensibiliser du monde avec mon témoignage concernant les enfants.

Je sais que je vais devoir encore travailler énormément car ce n’est que le début, mais j’ai promis aux enfants, Lusajo et Emmanuel que je trouverai l’argent pour construire leur école.

A bientôt mes petits, vous aurez bientôt vos parrains, soyez-en sûrs et j’espère que lors de mon prochain séjour à Sokoine nous achèterons ensemble le terrain que nous convoitons pour établir notre école ..